Un Œil sur MASTERS OF RENAISSANCE

Carte d’Identité

1 – 4 joueurs

14 ans

60 min

Cartes / Gestion

Initiés

Auteurs : Simone Luciani et Nestore Mangone
Illustrateurs : Klemens Franz et Roberto Grosso
Éditeur : Cranio Creations
Distributeur : Atalia


2021


Une description rapide

Devenez un des citoyens les plus influents et connus de Florence !

Les uns après les autres, les joueurs jouent leur tour de jeu en effectuant l’une des trois actions possibles :
– Prendre des ressources au Marché. Le joueur actif récupère la bille absente de la grille et l’insère dans la ligne ou la colonne de son choix. Le joueur récupère alors les ressources correspondantes aux couleurs des billes qui se trouvaient dans la ligne ou la colonne sélectionnée avant que la bille ne fasse tomber une autre bille de la grille. A l’exception de la bille rouge qui fait progresser le marqueur de « foi » d’une case sur la piste de « foi », les ressources récupérées sont placées dans l’entrepôt du joueur. Attention, l’entrepôt permet de stocker trois types de ressources différents, avec l’obligation d’un seul type par étagère et au nombre limité. Le joueur peut défausser des ressources qu’il est en incapacité de stocké mais fait gagner & point de foi à ses adversaires par ressources défaussée.
– Acheter une Carte Développement. Le joueur actif peut récupérer une carte de la grille en payant son coût en ressources. Les cartes de niveau 1 se positionnent directement sur son plateau personnel alors que les cartes de niveau 2 se placent sur des cartes de niveau 1 et les cartes de niveau 3 vont sur celles de niveau 2. Les couleurs n’ont pas d’incidence sur leur placement.
– Activer la Production. Le joueur actif réalise les actions de production des cartes visibles de son plateau personnel dans l’ordre de son choix. La plupart des cartes permettent de défausser des ressources pour en récupérer d’autres, ou d’avancer sur la piste de « foi ». Les ressources obtenues par des actions de production sont stockées sans limite dans le Coffre-Fort du joueur.
Les joueurs peuvent également pendant leur tour de jeu, jouer une de leurs cartes « leader » afin d’obtenir en contre partie un bonus valable durant le reste de la partie. Pour cela, il faut avoir réunies les conditions requises par la carte, qui se trouve être le plus souvent un nombre de cartes « Développement » d’une certaine couleur ou d’un certain niveau possédées. Il est également possible de gagner un point de foi en défaussant définitivement une carte « leader » de sa main.
La piste de foi est ponctuée de trois cases Pape. Lorsqu’un joueur atteint une de ces cases, un Rapport au Vatican survient. Les joueurs ayant leur marqueur « foi » dans la zone concernée par le rapport, ils retournent une tuile, synonyme de points de victoire en fin de partie.

La partie peut prendre fin de deux manières différentes :
– Un joueur atteint la dernière case de la piste de « foi »
– Un joueur achète sa septième carte « Développement »
Les joueurs jouent le même nombre de tours et procèdent au décompte final en prenant en compte :
– Les points de leurs cartes « Développement »
– Les points sur la piste de « foi » plus les éventuelles tuiles « faveurs du Pape » retournées
– Les points des cartes « leader » jouées
– Les points des ressources restantes.
Le joueur ayant obtenu le plus gros score l’emporte.

Oui ou Non

  • Un « Lorenzo » plus light et accessible
  • Un esprit général respecté et un système de jeu à la fois proche et éloigné
  • Des règles simples pour une belle profondeur
  • Encore beaucoup de frustration
  • Une mécanique épurée, avec seulement trois actions possibles
  • Le système de récupération de ressources ludique et astucieux
  • La contrainte forte du fonctionnement de stockage de l’entrepôt
  • La construction d’un moteur à ressources
  • La recherche de combinaisons de cartes pas évidente
  • Le sacrifice d’une carte pour le gain d’une autre
  • Très tactique est assez calculatoire
  • La constante tension autour de la piste de foi
  • Des interactions sur la récupération de ressources et de cartes
  • Des résultats souvent très serrés
  • Un jeu très élégant
  • Des parties bien plus courtes que Lorenzo, pouvant être même précipiter par certains joueurs
  • Une atmosphère visuelle plutôt austère
  • Un jeu très mécanique au thème « prétexte »
  • Les mêmes cartes à chaque partie
  • Un mauvais départ peut s’avérer cauchemardesque

En Résumé

Pour celles et ceux qui connaissent LORENZO LE MAGNIFIQUE, vous ne serez pas dépaysés. MASTERS OF RENAISSANCE est annoncé comme l’adaptation de Lorenzo en jeu de cartes… qui était déjà plus ou moins un jeu de cartes… Allez comprendre ! Si cette présentation ne parait pas des plus perspicaces, il serait pourtant dommage de passer à côté, car MASTERS OF RENAISSANCE est bourré de qualités. En grande amoureuse de LORENZO et de son atmosphère calculatoire, religieuse et glaciale, j’attendais cette version plus épurée et accessible au tournant. Il faut bien admettre qu’on ne sort pas un jeu comme LORENZO, aussi magnifique soit-il, tous les jours. Première bonne nouvelle, MASTERS OF RENAISSANCE permet de rectifier le tir en s’expliquant en quelques minutes et en proposant des sensations très proches. Les mécaniques, bien que simplifiées conservent l’essentiel, à savoir l’activation des cartes de production pour se créer un moteur efficace afin d’aller acheter d’autres cartes. Pas de dé dans MASTERS OF RENAISSANCE, mais deux originalités intégrées à deux mécaniques pourtant classiques de récupération et stockage de ressources. Le système de « billes-ressources » à faire évoluer est un régal à la fois très ludique et ingénieux et les contraintes de stockage des étagères de l’entrepôt créent une frustration intensément plaisante. C’est de cette dernière composante que l’aspect tactique s’articule tout au long de la partie. Il va s’agir de se créer rapidement un moteur capable de nous rendre indépendant le plus possible de l’utilisation de l’entrepôt. Facile, il suffit d’acheter des cartes et de les activer… Sauf que les cartes achetées viennent en écraser d’autres, et leurs capacités de production avec. Et les combinaisons que l’on avait prévues s’envolent en un fragment de secondes. En plus de cela, les cartes « leader » viennent nous contraindre dans nos choix encore davantage si l’on ne veut pas se priver des avantages qu’elles peuvent nous conférer. Un autre détail… nos adversaires ! Car eux aussi vont choisir des cartes et des ressources qui vont nous passer sous ne nez, souvent, nous obligeant à changer de plans et mettre à mal les combinaisons les plus efficaces. Un joyeux bazar finalement au milieu de ce sérieux thématique et de la sobriété de la direction artistique. MASTERS OR RENAISSANCE est un condensé de LORENZO, plus nerveux et peut être encore plus tactique si l’on considère que la moindre erreur peut difficilement se rattraper étant donné la rapidité de la partie. Une partie qui prend d’ailleurs le rythme des joueurs autour de la table, pouvant l’accélérer à leur guise, d’où la double peine lors d’un mauvais démarrage. Une des grandes force de MASTERS OF RENAISSANCE est la tension permanente. L’ensemble des joueurs s’observent en permanence pour savoir à quel moment il est profitable de faire une action ou une autre selon ce que pourrait faire l’adversaire. Des interactions bien présentes donc, indirectement, qui contribuent à un opportunisme fort et à une richesse de réflexion malgré les trois petits choix d’actions. MASTERS OF RENAISSANCE est impressionnant d’efficacité et permet à un public large de s’essayer sur des sensations d’experts avec une grande élégance. Son thème, plaqué, ne plaide pas en sa faveur. J’espère que le public saura passer outre pour découvrir un jeu subtilement épuré. Il est de la famille de LORENZO, de son ordre et de son rang. Il provoque des sensations similaires mais ne fait en aucun cas doublon car les deux jeux ne se sortent pas pour les mêmes occasions. En tous les cas, il est au moins aussi bon !


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