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Carte d’Identité

Une description rapide

Saurez-vous vous cacher efficacement derrière l’un des neufs villageois ou bien traquer méthodiquement et éliminer cette fameuse Sorcière ?

Les joueurs incarnent deux personnages aux objectifs différents :
– La Sorcière remporte la partie si elle parvient à lancer un rituel, ou si le Chasseur élimine trois villageois innocents. Le joueur incarnant la Sorcière pioche en début de partie une carte Suspect qui détermine sa véritable identité parmi les villageois.
– Le Chasseur remporte la partie s’il parvient à innocenter huit villageois ou s’il élimine la Sorcière.
Une partie se compose d’une alternance de tours de jeu, composés de deux phases :
° Entretien. Le joueur actif récupère ses pions d’action. Les éventuels effets de la phase d’entretien des cartes présentes dans sa zone de jeu sont réalisés. Seul le chasseur doit payer le coût en Influence de ces cartes Alliés de son plateau. Aussi, il n’est possible que de posséder sept cartes en main.
° Actions. Le joueur actif effectue trois actions successives parmi les actions possibles. Pour cela, il positionne un de ses pions Action sur l’emplacement de son choix :
– Sur un Villageois du plateau principal. L’action débute par l’activation d’une carte Enquête éventuellement présente du côté du joueur actif. Puis, trois Secrets sont convertis en une Faveur pour la Sorcière alors que trois indices font gagner une Preuve au Chasseur. Le joueur répartit ensuite le nombre de jetons de sa couleur (Secret ou Indice) sur des villageois de la couleur indiqué par le Villageois visité. Il utilise le pouvoir de ce villageois, qui consiste principalement à gagner de l’influence, piocher de nouvelles cartes ou jouer une carte de sa main. Enfin, seule la Sorcière peut utiliser le pouvoir de l’une de ces cartes Familier de sa zone de jeu si elle a positionné le jeton d’action correspondant.
– Sur son plateau personnel. Deux actions sont communes aux deux joueurs : gagner de l’influence ou piocher une carte, ou jouer une carte et rendre un villageois disponible. Il s’agit de retirer le pion Action d’une carte villageois en sacrifiant un secret ou un indice de ce même villageois. Les autres actions possibles sont spécifiques :
° La Sorcière peut :
+ Boire une Potion de sa zone de jeu et réaliser son effet à condition d’avoir réuni suffisamment de secrets sur la carte concernée.
+ Lancer un Rituel en positionnant son pion d’action sur la véritable Sorcière qui possède au moins trois jetons Faveur.
° Le Chasseur peut :
+ Activer une carte Lieu de sa zone de jeu.
+ Lever une malédiction, précédemment jouée par la Sorcière.
+ Innocenter un villageois en piochant une carte Suspect après avoir fourni trois Preuves.
+ Harceler un villageois et lui retirer une faveur ou tous ses secrets contre trois indices depuis des villageois de même couleur.
+ Éliminer un villageois. Ce villageois doit accueillir au moins trois indices et chaque autre villageois doit en posséder au moins un.

La partie se termine lorsqu’un joueur a réalisé son objectif. Il remporte ainsi la partie.

Oui ou Non

En Résumé

Cela fait des mois que PAGAN nous nargue, avec une date de sortie repoussée à plusieurs reprises. Après avoir entendu le plus grand bien du monde sur lui depuis qu’il fait la une de tous les festivals, je l’attendais de pieds fermes et les meilleurs jeux savent sans aucun doute se faire attendre.

Pourtant, la première impression est brouillonne. Le livret de règles part légèrement dans tous les sens et donne une impression de complexité que l’on a peur de ne pouvoir affronter. On recule alors l’instant de la première partie et on parcourt plusieurs fois les explications sans vraiment déceler ce qui se cache véritablement derrière les lignes.

Il faut dire que PAGAN brouille les pistes dans tous les sens du terme. Le jeu est difficile à « pitcher » et le thème joue sur l’intrigue. Les deux joueurs incarnent deux personnages différents, un chasseur et une sorcière, avec deux objectifs opposés et des actions quelque peu différentes. Tout ceci n’aide pas à s’engager facilement dans une partie. Et j’avoue aimer l’idée d’être un peu difficile à cerner, et lent à se dévoiler. En ce sens, PAGAN n’est pas un jeu « évident » mais il se laissera apprécier à qui veut bien consentir à quelques efforts.

PAGAN n’est pas un jeu « évident » mais il se laissera apprécier à qui veut bien consentir à quelques efforts.

Pourtant, son niveau d’exigence n’est pas insurmontable. Les premiers tours de jeu sont rassurants et finalement plutôt accessibles et fluides. Si une tension apparaît, elle est plus la conséquence d’une thématique parfaitement mise en scène et immersive que d’une réelle difficulté. Les deux joueurs ne ressentiront pas les mêmes émotions. La sorcière devra encaisser la pression et faire du bluff son plus grand allié alors que le chausseur sera dans la suspicion en courant après le temps. Le duel est fracassant et vous fait partager un moment absolument fascinant.

Le duel est fracassant et vous fait partager un moment absolument fascinant.

PAGAN emporte tout sur son passage. La direction artistique est à tomber. Les informations des cartes, même si elles auraient pu être un peu plus grandes, sont très facilement compréhensibles. Les actions sont dynamiques à réaliser. Le thème porte à merveille la mécanique. Une seule chose peut le freiner dans ses ardeurs, c’est un temps de jeu relativement long qui peut entraîner une certaine répétitivité.

Et même, ce point est discutable, car le nombre de cartes différentes permet de ne pas s’enfermer dans un schéma de jeu défini. Mais surtout, les interactions permettent de nouveaux moments à chaque instant. Je ne vais pas vous mentir, elles sont agressives, et j’adore ça ! Quel plaisir de détruire les bases tactiques adverses. Car oui, PAGAN est un drôle de mélange entre placements presque abstraits et bataille de cartes à pouvoirs, c’est dire si l’affrontement risque d’être hargneux.

PAGAN réussit à m’angoisser, et me faire réfléchir autrement, de manière plutôt tordue d’ailleurs, pour déjouer les plans adverses.

PAGAN réussit un coup de maître, celui de convaincre à la fois esthétiquement, thématiquement et mécaniquement. L’asymétrie se prête à merveille à cette « chasse aux sorcières » plus vraie que nature. Le stress monte au fur et à mesure que les pistes ou l’échappatoire se réduisent. Parce qu’un jeu doit avant tout me provoquer des émotions, j’adore PAGAN qui réussit à m’angoisser, et me faire réfléchir autrement, de manière plutôt tordue d’ailleurs, pour déjouer les plans adverses. PAGAN est subtil, élégant et vraiment singulier. Voici un client sérieux pour débuter l’année, qui amène, avec lui, un vrai vent de fraîcheur !

Au Final

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