Un Œil sur GINKGOPOLIS

Carte d’Identité

1-5 joueurs

10 ans

60 min

Cartes / Construction / Majorité

Amateurs

2021

45 €

Auteur : Xavier Georges
Illustrateur : Gaël Lannurien
Éditeur : Pearl Games
Distributeur : Funforge


Thématique
Esthétique
Complexité
Réflexion
Interactions
Rejouabilité

★★★☆☆
★★★★☆
★★★☆☆
★★★★☆
★★★★★
★★★★★

Une description rapide

Tentez de devenir le meilleur urbaniste de Ginkgopolis, une ville futuriste écologique.

Une partie se compose d’une succession de tours de jeu, constitués de trois étapes :
– Choix d’une carte. Simultanément, les joueurs sélectionnent une carte parmi les quatre composant leur main et la placent face cachée devant eux. Elle peut être éventuellement accompagnée d’une tuile prise derrière leur paravent.
– Résolution des actions. Dans l’ordre du tour, les joueurs révèlent la carte qu’ils ont choisie et effectuent l’action correspondante. Il existe trois possibilités :
° Jouer une carte seule : Exploiter. S’il s’agit d’une carte Urbanisation (avec une lettre), le joueur actif récupère une tuile ou une ressource de sa couleur. S’il s’agit d’une carte Bâtiment, il exploite la tuile correspondante, placée dans l’espace de jeu. Les cartes rouges permettent de gagner des ressources, les bleus permettent de récupérer des tuiles et les jaunes permettent de gagner des points de victoire. Le nombre d’éléments à récupérer dépend du niveau du bâtiment exploité. Par exemple, un bâtiment de niveau 2 fait gagner deux éléments. La carte jouée est ensuite défaussée.
° Jouer une carte Urbanisation avec une tuile : Urbaniser. Le joueur actif place la tuile choisie sur la lettre définie par la carte jouée. Il marque ce bâtiment d’une de ses ressources (prise derrière son paravent) et exploite les tuiles directement adjacentes. La carte jouée est défaussée. le marqueur Urbanisation est décalé par le joueur actif et un pion Chantier est ajouté à la tuile nouvellement construite.
° Jouer une carte Bâtiment avec une tuile : Construire en hauteur. Le joueur actif positionne la tuile choisie sur la tuile correspondante à la carte jouée. Il ajoute des ressources personnelles à hauteur du niveau construit. Si la tuile écrase une tuile d’une couleur différente, le coût est augmenté d’une ressource. Aussi, si le numéro de la tuile posée est inférieur à celui de la tuile écrasée, le joueur actif doit payer en points de victoire la différence. Si un joueur voit un de ses bâtiments écrasé par un adversaire, il récupère ses ressources et gagnent des points de victoire en compensation. La carte jouée est conservée face visible devant le paravent du joueur actif. Un pion chantier est placé sur cette nouvelle tuile.
Après la réalisation de leur action, les joueurs activent l’ensemble des cartes situées devant leur paravent et correspondant au type d’action effectué.
– Préparation du tour suivant. Les joueurs donnent à leur voisin de gauche les cartes inutilisées et récupèrent une nouvelle carte de la pioche. Si celle-ci est vide, le premier joueur mélange la défausse en ajoutant les cartes des tuiles où se trouvent des pions chantier, retirés du jeu à ce moment là.

Lorsque la réserve de tuiles est vide pour la première fois, les joueurs peuvent remettre des tuiles en jeu contre des points de victoire. La partie prend fin lorsque la pile de tuile est vide pour la deuxième fois ou lorsqu’un joueur a placé toutes ses ressources en jeu. Le vainqueur est désigné après un décompte final prenant en compte :
– Les points gagnés en cours de partie
– Les points qu’octroient certaines cartes placées devant le paravent
– Les points des jetons Refaire sa main non utilisés
– Les points de majorité des quartiers. Un quartier est une zone composée d’au moins deux bâtiments adjacents de même couleur. Le joueur ayant le plus de ressources dans un quartier remporte un nombre de points égal au nombre de ressources totales présentes. Le joueur en deuxième position remporte des points selon son nombre personnel de ressources dans le quartier.

Oui ou Non

  • De très belles illustrations
  • Un matériel de qualité et très agréable
  • Une thématique toujours plaisante
  • Des règles relativement accessibles
  • Des tours de jeu dynamiques
  • La construction commune et progressive du plateau de jeu
  • Une association très subtile entre « draft » de cartes, pose de tuiles et recherche de majorité
  • La finesse de la construction d’un moteur indispensable
  • Une montée en puissance réelle
  • Un jeu d’opportunités à saisir
  • Des intéractions directes fortes et permanentes
  • Les compensations face aux pertes de bâtiments
  • Une tension importante, ressentie jusqu’au résultat final
  • Un temps de jeu idéal
  • Une originalité très rafraichissante
  • Une mécanique déroutante pouvant déjuger la première partie
  • Les quelques maintenances de matériel (notamment les introductions de cartes) essentielles et parfois oubliées
  • Un public cible difficile à identifier réellement
  • Plus chaotique à partir de 4 joueurs

En Résumé

Comment ai-je pu passer à côté aussi longtemps de cet immense jeu ? Le titre… Peut-être pas très vendeur ? Je n’ai pas trouvé d’autres excuses bidons… Ne faites pas comme moi et découvrez au plus vite GINKGOPOLIS, qui fait une entrée fracassante dans mon Top 10 pour joueurs amateurs, voire dans mon Top 10 tout court.

Merci à Funforge de redistribuer cette pépite. Je serai passé à côté sinon. Non pas que le titre m’était inconnu, j’en avais entendu parlé souvent et en très bons termes. Mais j’avais quelques préjugés fondés sur une thématique pas forcément très sexy. Aussi l’ancienne boîte ne m’attirait pas franchement esthétiquement. La copie a été revue, cette dernière mouture est plus moderne et moins « sérieuse ». Elle laisse davantage envisager un titre accessible. Même si GINKGOPOLIS brouille légèrement les pistes sur le public cible auquel il s’adresse, l’illustration est plus en phase avec ce qu’il est vraiment, à savoir un jeu s’appuyant sur des règles relativement simples mais suscitant des réflexions profondes et des dilemmes permanents.

Déjà, une fois la mécanique maîtrisée, le temps de jeu s’approche des 60 minutes, ce qui est le juste équilibre. Une durée supérieure aurait certainement déclencher un sentiment de répétition alors qu’une durée inférieure aurait été frustrante face aux nombreuses opportunités non possibles à saisir. Car Oui, GINKGOPOLIS est un magnifique jeu opportuniste. Il faut réunir les conditions nécessaires à la réalisation d’actions quand elles se présentent. Et étant donné que les cartes sont les supports de chaque action possible, les joueurs vont devoir composer du mieux possible avec. En ce sens, GINKGOPOLIS est très tactique, mais pas que, car seules des réflexions à long terme calculées et subtiles permettent de « monter dans le train » lorsqu’il se présente. Il faut posséder le nombre de ressources nécessaires, ou la tuile compatible avec nos ambitions. Le jeu prend ainsi doucement mais sûrement des allures de gestion.

Il associe gestion, « draft », pose de tuiles et majorité avec une élégance rare.

C’est d’autant plus appréciable lorsque cette gestion repose sur nos anciennes réalisations. En effet, c’est en construisant en hauteur que les joueurs conserveront les cartes jouées afin de compter sur leurs bonus futurs. Les joueurs se construisent ainsi un moteur progressif, essentiel pour s’ouvrir le plus de possibilités possibles. Ce qui est vraiment singulier dans GINKGOPOLIS, c’est que cette intention de construction de moteur ne vient qu’en deuxième intention lors des premières parties pour devenir, avec l’expérience, très vite indispensable. Les cartes jouées pour écraser les adversaires vont être ainsi pensées en fonction d’objectifs multiples : les majorités et les bonus qu’elles octroient.

Mais ce n’est pas tout, loin de là ! Il ne faut pas en effet perdre de vue que l’objectif final et d’être majoritaire dans les différents quartiers de la ville, et si possible en amenant nos adversaires à venir nous concurrencer pour obtenir le plus de points possible. Plus un quartier est prisé , plus il rapporte ! Encore une mécanique subtile qui renforce une interaction déjà très forte sur les phases de « draft » de cartes. Et tout peut aller très vite ! Les choix des cartes que vous laisserez entre les mains de vos adversaires seront cruciaux. Il sera ainsi parfois nécessaire d’effectuer une action moins rentable pour éviter une catastrophe imminente.

GINKGOPOLIS est une perle rare.

Vous l’aurez compris, GINKGOPOLIS possède tous les ingrédients d’un « must have ». Il associe gestion, « draft », pose de tuiles et majorité avec une élégance rare. Les tours sont très dynamiques et les parties suffisamment rapides pour que les décisions soient à chaque fois déterminantes. A la fois opportuniste et stratégique, il surprend par l’originalité de son propos et la subtilité de tout ce qu’il met en scène. Les premières sensations s’avèrent déroutantes pour devenir de plus en plus agréables, même avec des phases de maintenance récurrentes, à surtout ne pas négliger. GINKGOPOLIS est une perle rare.

Au Final

Presque Parfait ! ★★★★✯

Un grand cru d’une élégance folle.


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