
Carte d’Identité
Une description rapide
Construisez et développez votre Cité sur le nouveau territoire que vous venez de découvrir.
MY CITY est un jeu évolutif qui se modifie et évolue au fil des parties. Il se compose de huit chapitres de trois épisodes, dans lesquels de nouvelles règles du jeu sont introduites au fur et à mesure par l’ouverture d’enveloppes contenant consignes et matériel supplémentaires. Le jeu détient également un mode permettant d’être rejoué à l’infini, comme n’importe quel jeu.
Chaque partie se compose d’une succession de tours dans lesquels les joueurs retournent la première carte « Construction » de la pile pour positionner le bâtiment indiqué sur leur plateau de jeu simultanément. Il s’agit de laisser apparent le plus d’arbres possible, le moins possible de rochers et de cases prairie vide. Un bâtiment doit être construit de manière à avoir au moins un bord en contact avec un autre bâtiment, jamais sur les forêts, sur les montagnes, ni enjamber la rivière. Le premier bâtiment doit être construit le long de la rivière. A chaque fois qu’une carte est retournée, les joueurs peuvent construire ce bâtiment, refuser de le construire et perdre un point de victoire ou passer définitivement leur tour.
La partie prend fin lorsque toutes les cartes ont été révélées ou que tous les joueurs aient passé leur tour définitivement. Le vainqueur est le joueur ayant obtenu le plus de points de victoire en fonction des règles de la partie en cours. Il coche deux cases de sa piste « Progrès ». Le deuxième coche une case. Ainsi, le grand vainqueur de THE CITY sera le joueur ayant le plus coché de cases progrès après les 24 parties. A la fin de chaque partie, et selon le classement final, les joueurs seront amenés à coller des autocollants sur leur plateau de jeu, apportant malus ou bonus pour le reste de la campagne.
Oui ou Non

- Une prise en main immédiate
- Un matériel de qualité
- Le mode « legacy », intérêt principal du jeu
- L’évolution progressive des règles et la difficulté croissante
- Un très gros côté « Tetris » plaisant
- Un véritable casse tête dans lequel chaque élément compte
- La prise en compte du résultat de chaque partie dans le déroulement de la campagne (bonus/malus et points de victoire)
- La clairvoyance des éléments à prendre en compte au début et à la fin de chaque partie.
- Le découpage de chaque chapitre en trois épisodes permettant de jouer approximativement 120 min
- Fortement addictif
- Ultra efficace
- Le mode « Eternité » permettant de rejouer lorsque la Campagne est terminée
- Une variabilité des parties étonnante

- Le décalage entre l’illustration de la couverture plutôt moderne et jolie et la réalité du matériel plutôt basique
- Peu d’originalité
- L’obligation de devoir faire la Campagne avec les mêmes joueurs
En Résumé
Je n’avais pas imaginé une seule seconde que MY CITY m’embarquerai à ce point là dans des sphères ludiques aussi plaisantes et addictives ! Déjà à l’époque de sa nomination au prestigieux Spiel des Jahres, je me demandais bien ce qui avait pu conquérir le cœur du Jury à ce point là… Je me doutais que cela reposait sans doute sur l’injection d’une mécanique « Legacy » dans du familial, et d’autant plus quand celle-ci est signé Reiner Knizia, à qui l’on doit tant d’excellents jeux. Mais, je me méfie de plus en plus des jeux du Docteur qui parfois me laisse complètement de côté entre calculs et rigueur. Et ce n’est pas la lecture de la règle du jeu qui va nous faire deviner que l’on à affaire ici à un excellent jeu. Une mécanique froide et basique, objectivement sans aucune interaction, de pose de tuile vue et revue, nous est présentée… avec à la clé un décompte de points d’une simplicité inquiétante. Et la première partie confirme nos préjugés. Très efficace, vraiment… Mais rien de bien transcendant. Alors, on souhaite comprendre et on enchaine sur la deuxième partie… Puis bientôt la troisième… Et le piège se referme derrière nous. C’est une évidence, nous sommes complètement conquis et ensorcelés par quelque chose de si simple et pourtant tellement exigeant, dont les règles évoluent lentement mais surement vers une profondeur tactique réjouissante. Finalement, l’immersion est bien là… On construit bien cette Cité, en essayant de tourner et retourner dans tous les sens ces bâtiments que l’on aurait aimé d’une autre forme ou à un autre moment. On jette bien évidemment un œil sur nos adversaires, même si concrètement, chacun est assez concentré sur les propres éléments de son plateau de jeu à prendre en compte. Car la grande force de MY CITY, c’est la « customisation » personnalisée de chaque plateau, par le gain d’autocollants relatifs au classement final de chaque joueur pour chaque partie. Ce témoignage « historique » permet ainsi, au fur et à mesure de la « campagne » de proposer une asymétrie de départ tentant de rétablir l’équilibre du rapport de force global. En effet, plus vous enchainez les victoires, plus votre plateau se remplira d’éléments difficiles à négocier et inversement. C’est en partie ce gain de bonus/ malus qui rend le jeu très addictif, en plus du plaisir de la découverte de chaque enveloppe contenant règles additionnelles et contenus supplémentaires. D’une grande fluidité, MY CITY surprend par sa pureté mécanique et son intelligence à la voir s’associer à des paramètres de plus en plus nombreux et rigoureux. Alors oui, MY CITY ne sera pas le jeu le plus original de l’année, ni le plus joli et il implique la très grande contrainte de jouer les vingt-quatre parties de la « Campagne » avec les mêmes joueurs, mais il s’avère étonnement inventif tout en étant profondément classique. Tout est pensé pour provoquer l’envie de progresser dans l’histoire régulièrement, notamment le séquençage en trois épisodes de chaque Chapitre, permettant de jouer une grosse heure dans une même thématique. Si vous aimez les casse-têtes, foncez ! Il se passe un « truc », difficilement explicable, autour d’un « Tétris » provoquant des choix souvent hésitants et discutés, et autant de frustration que de fierté. L’envie de remettre sa victoire en jeu ne nous quitte plus, tout comme l’envie de prendre sa revanche, de découvrir la suite ou d’explorer d’autres voies de développement. Ne vous fiez pas à votre première impression ni à votre partie initiale, MY CITY est bien plus riche que ça ! Et si vous aviez, comme moi, la crainte que toutes les parties soient sensiblement les mêmes, détrompez-vous, Reiner Knizia vous a concocté une Cité bien différente à chaque visite. MY CITY est assurément la « Ville Lumière » ludique de ce début d’année, et cerise sur le gâteau, on y accède facilement.