
Carte d’Identité

Auteurs : Yoann Levet & Fabien Gridel
Illustrateurs : Sébastien Bizos
Éditeur : Scorpion Masqué
Distributeur : Blackrock Games
Thématique ★★☆☆☆
Esthétique ★★★☆☆
Complexité ★★★☆☆
Réflexion ★★★★★
Interactions ★☆☆☆☆
Rejouabilité ★★★★☆
Une description rapide
Trouvez en premier le seul code qui réussit le test de tous les vérificateurs.
Une partie se compose de plusieurs manches, découpées en quatre phases, que les joueurs effectuent simultanément :
– Composition des propositions. Chaque joueur choisit et superpose trois cartes perforées de couleurs différentes et indiquant chacune une valeur comprise entre 1 et 5.
– Interrogation. Chaque joueur interroge jusqu’à trois vérificateurs présents au centre de la table (mis en place en début de partie) qui composent la machine. Ainsi, il s’agit de positionner la carte Vérification de chaque vérificateur sous les trois cartes perforées choisies lors de la première phase. Le vérificateur indique alors soit que le test réussit, soit que le test échoue.
– Déduction. Les joueurs replacent les cartes perforées dans le support et analyse les réponses des différentes interrogations. La prise de note est essentielle.
– Fin de Manche. Au terme de trois secondes, les joueurs qui pensent détenir le code orientent leur pouce vers le haut. Les autres l’orientent vers le bas. Si personne n’a pointé le pouce vers le haut, une nouvelle manche commence.
Si au moins une personne a pointé son pouce vers le haut, la fin de partie est annoncée et donne lieu à une phase de vérification. La solution dans le livret de règles ou sur l’application mobile vérifie si le code donné est le bon. Si c’est le cas, le joueur remporte la partie. Si plusieurs joueurs ont trouvé le code, celui qui a posé le moins de questions l’emporte.


Oui ou Non

- Une claque mécanique !
- Un visuel qui marque les esprits
- Une expérience plus qu’un jeu
- L’envie de le faire découvrir au plus grand nombre
- L’énorme fierté provoquée par la déduction du bon code
- Le plaisir ressenti par le cheminement intellectuel et la recherche d’indices
- Les retours de parties véritablement formateurs et intéressants
- Le déclic dans la compréhension du fonctionnement mécanique

- Des sensations très solitaires
- Un jeu de déduction clivant


En Résumé
Après l’excellentissime DECRYPTO, Le Scorpion Masqué remet la gomme dans la gamme « des jeux impossibles à expliquer ». Le titre du jeu donne pourtant quelques indices clairvoyants. On se doute qu’il s’agit de déductions et d’une drôle de machine à tenter d’apprivoiser. On craint alors la difficulté, et la peur d’être ridicule nous envahit.
En effet, TURING MACHINE est un de ces jeux particulièrement clivants. D’abord, car il s’agit de faire fonctionner son cerveau pour venir à bout d’une énigme. Déjà, je sens que j’ai perdu les moins confiants d’entre-vous. En effet, les jeux de déductions en général peuvent effrayer et faire remonter un sentiment d’infériorité à ceux qui ne trouvent jamais la solution, ou bien quarante-cinq minutes après tout le monde. Aussi, la prise de tête peut prendre le pas sur le plaisir ludique. Pour ces raisons, TURING MACHINE ne conviendra pas à tout le monde, à moins que l’on se concentre sur l’essentiel, à savoir le chemin.
TURING MACHINE ne conviendra pas à tout le monde, à moins que l’on se concentre sur l’essentiel, à savoir le chemin.
Oui, car c’est bien le cheminement de pensée qui donne fierté et exultation. Évidemment, trouver le fameux code à trois chiffres provoque un rare sentiment de satisfaction, remplie de joie gonflée d’estime de soi. Mais, pour que tout le monde y trouve son compte, il faut savoir prendre du plaisir dans l’expérience elle-même sans penser au résultat final.
Et l’expérience, elle, est fascinante. La première question que l’on se pose, c’est comment deux êtres, normalement constitués, et possédant deux cerveaux logiquement pas trop éloignés des nôtres, ont pu penser à un arsenal mécanique pareil ! Le résultat, pour le coup, est impressionnant. D’ailleurs, le système de jeu ne va pas de soi. Il faut bien avoir deux ou trois parties dans les pattes, ou plutôt dans le crâne, pour saisir le fonctionnement du schmilblick. Et, vient le déclic ! Plus qu’une courbe d’apprentissage, naturellement, arrive un moment où tout s’éclaire.
TURING MACHINE est une expérience, plus qu’un jeu, absolument épatante.
Pour autant, on est seul devant sa feuille blanche et l’expérience se joue en simultanée, ce qui peut s’avérer malaisant. Les retours de parties sont, à l’inverse, stimulants, et donnent envie d’en relancer une autre pour s’améliorer. TURING MACHINE est une expérience, plus qu’un jeu, absolument épatante. Il peut à la fois laisser de côté et devenir complètement addictif. Les capacités des joueurs déterminent le plus souvent de quel côté ils vont pencher. Le jeu marquera cette année, c’est certain, de par sa proposition audacieuse, le travail considérable et remarquable des auteurs et la prise de risque de l’éditeur. Pour ma part, c’est un jeu que j’ai envie de faire découvrir au plus grand nombre sans pour autant avoir le besoin de faire cent-quarante parties. Il se rapproche, en ce sens, du jeu COMPLICES, qu’on aime faire vivre sans le vivre de manière récurrente. Mais, bon sang pour ne pas dire autre chose, quelle claque !
Au Final
Impressionnant ! ★★★★✯
Une machine ludique froide mais captivante ! Plus qu’un jeu, une expérience.

Erreur sur le problème 19. Donc pas encore au point ce jeu.
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