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Carte d’Identité

Une description rapide

Incarnez des bâtisseurs de la Barcelone du XIX^e siècle !

Une partie se compose d’une succession de tours de jeu durant lesquels le joueur actif réalise quatre étapes successives :
– Placer des Citoyens. Il s’agit de placer deux tuiles Citoyen (l’une sur l’autre) sur un croisement vide du plateau de jeu. Le joueur actif réalise, dans l’ordre de son choix, les actions correspondant aux chaussées se rejoignant à ce croisement. Il existe huit actions différentes possibles :
° Gagner des pièces ou du tissu et stocker ses ressources sur des emplacements vide de son Entrepôt.
° Placer un Dallage venant de son Entrepôt vers une case vide du Trottoir, orthogonalement adjacent à un autre Dallage et gagner immédiatement le bénéfice recouvert.
° Aménager des Chaussées en prenant deux tuiles Rue ou une tuile Boulevard de son plateau personnel et ajouter ces éléments sur la section Cité du plateau principal. Le joueur actif gagne ainsi le bénéfice des cases recouvertes ainsi que des points de victoire selon le nombre de tuiles interconnectées sur la voie venant d’être aménagée.
° Aménager une Intersection en achetant la tuile Intersection la plus à gauche sur son plateau personnel pour la placer sur un croisement du plateau de jeu dépourvu d’une autre tuile de même type. Le joueur actif récupère tous les bénéfices adjacents visibles. Par la suite, dès qu’un adversaire positionne des citoyens sur une Intersection adverse, son possesseur gagne des récompenses selon le nombre d’Intersection qu’il a déjà construite.
° Aménager une case Projet de Modernisme en déplaçant un marqueur Modernisme (de son plateau individuel) de sa case du bas vers sa case du haut. Cela peut avoir un coût.
° Initier un Projet de Modernisme en choisissant l’une des quatre tuiles Modernisme disponible du plateau annexe pour la placer sur une case vide Projet de Modernisme de son plateau personnel.
° Construire un Service Public parmi ceux disponible sur le plateau annexe, en payant son coût. Il est interdit de construire deux fois le même Service Public. Ces derniers rapportent points de victoire, action supplémentaire et progression sur la piste Cerdà.
° Déplacer son Tramway d’un ou deux emplacements Chaussée du plateau principal. Les Rues et Boulevards personnels permettent des déplacements gratuits. Après ce déplacement, il est possible de déposer un passager sur l’emplacement d’arrivée pour effectuer l’action de la ligne ou colonne correspondante. Un passager déposé sur une tuile Chaussée adverse fait gagner le même bénéfice que la pose d’une chaussée à ce concurrent.
– Construire un Bâtiment. Il s’agit de placer une tuile Bâtiment sur un emplacement vide dédié du plateau principal en remplissant les prérequis de Citoyens adjacents indiqué sur la tuile. Les Citoyens réclamés sont retirés du plateau pour être positionnés sur les pistes Citoyens correspondantes. Le joueur actif gagne autant de points de victoire que la plus faible valeur encore visible indiquée sur l’ensemble des pistes Citoyens. Chaque Bâtiment octroie également des bénéfices avant d’être retourné et marqué par un marqueur Construction de la couleur du joueur actif. Certains bénéfices accordent la participation à la construction de la Sagrada Familia, qui octroie de nombreux avantages immédiats. Il est possible de recouvrir un Bâtiment de plus faible rang. Lorsqu’une section est entièrement remplie de Citoyens, un décompte intermédiaire a lieu. Les joueurs marquent alors des points selon leur faculté à remplir les prérequis de la tuile Cerdà (mise en place en début de partie) de la section, multiplié par le niveau atteint sur la piste Cerdà. Enfin, les joueurs replacent leur curseur sur la case départ de cette piste.

Lorsque la dernière section des pistes Citoyen est achevée, la partie se termine. Le décompte final pour déterminer le vainqueur prend en compte :
– Les points accumulés en cours de partie
– Les points de victoires des tuiles Dallage posées.
– Les points de victoires des passagers déposés.
– Les points de victoire des tuiles Modernisme (prérequis à remplir). La position du marqueur (bas ou haut) détermine si les tuiles sont comptabilisées une ou deux fois.

Oui ou Non

En Résumé

Les nouveautés expertes de chez Pixie Games sont souvent mes amies. Il n’était pas question de passer à côté de BARCELONA, un titre qui promet la construction de la belle catalane.

Il faut avouer que la mise en place est vraiment pénible. Entre les nombreuses tuiles à trier et les éléments personnels à positionner sur les plateaux personnels, on perd facilement une après-midi. Non, sans tomber dans l’exagération, le temps d’installation est bien trop long. En plus, BARCELONA requiert de posséder une table pour 48 personnes si vous avez l’intention d’apercevoir les deux plateaux principaux ainsi que le vôtre, ce qui, il faut bien l’avouer, peut s’avérer bien pratique pour maîtriser le sujet. Si je rajoute que les plateaux individuels sont « simple-couche » et que vous allez passer une bonne partie de la partie à replacer les éléments qui glissent à chaque manipulation, je finis de vous achever avant même le début de la chronique. Ne partez pas tout de suite !

Ah si, autre chose, je vais quand même dire deux mots sur la direction artistique. Cela dit, un mot suffit : raté. Elle est complètement ratée. Cela dit, le jeu n’est ni beau, ni moche. Mais il y avait sans doute moyen de rendre un autre hommage à cette magnifique ville espagnole. Les couleurs sont criardes, foncées et le plateau de la ville est un quadrillage sans personnalité. Une fois quelques constructions effectuées, on ne voit plus rien. Les éléments de chaque joueur ajoutés aux tuiles vertes et oranges des bâtiments donnent une impression de cryptage difficilement lisible. Pourtant, la boîte est jolie. La déception commence ici.

Un jeu expert singulier, subtil flirtant avec l’abstrait tout en reposant sur des mécaniques connues de placement d’ouvriers et de réalisation d’objectifs.

Effectivement, j’ai été déçue. La règle du jeu me promettait un jeu expert singulier, subtil flirtant avec l’abstrait tout en reposant sur des mécaniques connues de placement d’ouvriers et de réalisation d’objectifs. Sur ce point, BARCELONA assure son rang. Il est exactement ce qu’il prétend être. Non, la déception vient davantage des sensations. L’expérience est plate et répétitive et ne provoque pas l’originalité promise. Pourtant, le placement d’ouvriers et l’utilisation des citoyens sont vraiment deux belles idées. Mais il m’a manqué de la tension sur la construction des bâtiments. Ils sont regroupés en trois types semblables, ayant les mêmes pré-requis et récompenses de fabrication. Il n’y a donc pas bataille dans ce domaine. Idem, en ne proposant que trois types de citoyens, les joueurs s’en sortent toujours sans véritablement réfléchir aux tactiques de poses afin de pouvoir en disposer par la suite.

Du coup, les choix de lieux de pose des ouvriers s’effectuent en rapport aux actions de bout de ligne. Là, c’est l’inverse, c’est compliqué pour pas-grand-chose. Il y a beaucoup d’actions possibles pour bâtir Barcelone. Et même si le thème est bien présent et que les actions sont en cohérence avec lui, tout est très mécanique et certaines ne font qu’ajouter un paramètre de plus sans que l’on comprenne vraiment son intérêt ludique. Les joueurs montent sur une piste, décalent un curseur, bougent leur tramway… Rien de bien captivant.

Mais surtout, surtout, ce sont les multiples bonus partout à récupérer qui m’ont définitivement perdue. Pourquoi avoir mis des trucs et des machins à gagner dans le moindre recoin d’une action entreprise. Premièrement, on a toujours l’impression d’oublier quelque chose. Et deuxièmement, ce n’est pas en ajoutant du contenu que l’on fait un titre solide. Personnellement, je pense le strict inverse. C’est en restant droit dans ses bottes et en simplifiant l’expérience qu’on devient grand. Ce n’est que mon avis. BARCELONA souffre de ce trop-plein de tout partout.

BARCELONA souffre de ce trop-plein de tout partout.

Pourtant, si l’on prend les éléments individuellement, tout fonctionne à merveille. Les décomptes intermédiaires aux conditions variées d’une partie à une autre, c’est du tout bon. L’asymétrie progressive des voies stratégiques à emprunter pour « scorer », c’est du tout bon aussi. Le déblocage d’espace de stockage par la pose de dallage, bien sûr que oui. Mais les chaussées et le tramway, avec leurs façons de marquer des points, pour soi et les adversaires… Non, là, ça ne va plus.

En prenant des petites bribes mécaniques de jeux experts renommés, il parvient à un résultat objectivement plus que positif.

Bref, BARCELONA m’a beaucoup déçu. Il possède pourtant tous les ingrédients, mais la sauce n’a pas pris chez moi. Il aurait mérité moins de chichis et un peu plus de droiture dans sa proposition. En voulant tout faire, il m’a complètement laissée de côté. Pour autant, il faut lui reconnaître une efficacité. En prenant des petites bribes mécaniques de jeux experts renommés, il parvient à un résultat objectivement plus que positif. Pour moi, il y a trop de choses, trop d’idées dans une même boîte. Cela peut d’ailleurs être un atout pour d’autres joueurs. Par contre, je me dois d’insister sur cette pose d’ouvriers presque abstraite vraiment originale. C’est aussi pour ça que j’ai autant de regrets.

Au Final

Décevant !
★★★☆☆

Un titre expert thématique mais « trop plein de tout partout », ce qui gâche le plaisir !

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