
Carte d’Identité

2-5 joueurs

10 ans

45 min

Construction de plateau / Draft

Amateur

Janvier 2023

36 €
Une description rapide
Incarnez un Chaman, à la recherche d’harmonie et de sérénité pour le nouveau monde qu’il doit créer.
Une partie se compose de quatre manches, deux dans chaque Âge (mettant en jeu des cartes Biome différentes), pendant lesquelles les joueurs effectuent trois tours de jeu, eux-mêmes scindés en cinq étapes :
– Choisir une carte Biome. Les joueurs sélectionnent simultanément une carte parmi celles se trouvant sur le Satellite indiquant de leur côté le symbole de la manche en cours. Une fois choisie, les autres cartes sont remises où elles étaient.
– Placer ou défausser la carte Biome choisie. À tour de rôle, les joueurs placent la carte sélectionnée sur n’importe quelle case de leur plateau de jeu. La pose est parfois sujette à un coût en cristaux ou à un placement particulier. Il est aussi possible de défausser la carte sélectionnée pour récupérer quatre cristaux ou un Spore, alors immédiatement placé sur un Biome.
– Accueillir des Entités Divines. Si un joueur crée une ligne ou une colonne de symboles Animal ou Biome semblables en posant sa nouvelle carte, il récupère l’Entité Divine correspondant au symbole aligné.
– Activer les Avatars et les Entités Divines. Les joueurs activent dans l’ordre de leur choix les Biomes se trouvant dans la ligne ou la colonne de leur Avatar et les Entités Divines qu’ils possèdent.
– Avancer l’Avatar d’une case autour de chaque plateau personnel. Si celui-ci arrive dans un coin, un décompte intermédiaire a lieu. Les Biomes contenant des Spores sont activés ainsi que les Entités Divines possédées. Les joueurs comparent leur nombre de Sources d’eau avec le joueur en possédant le moins pour gagner des points d’Énergie Vitale (de victoire).
À la fin du quatrième décompte, le joueur ayant le plus de points D’Énergie Vitale remporte la partie.



Oui ou Non

- Une proposition esthétique singulière
- Une mécanique de construction de plateau personnel efficace
- Des parties dynamiques, rythmées par des décomptes intermédiaires, pendant lesquels les stratégies se constatent
- Une montée en puissance progressive
- Un « draft » entre voisins tactique et sympathique
- Des règles accessibles et une iconographie facilitant l’expérience

- Des sensations répétitives
- Peu d’originalité au final
- Des moments de jeu qui mériteraient d’être effectués en simultané
- Une ambiance polaire, manquant d’interactions, qui pourtant existent sur le papier
- Une direction artistique peu parlante et créant une atmosphère contraire au thème
- Un thème sympathique mais au final effacé par la mécanique


En Résumé
En grande admiratrice de NIDAVELLIR, c’est avec une joie certaine que j’attendais RAUHA, du même éditeur et, en apparence, du même niveau de difficulté.
Ils ont d’ailleurs quelques points communs. En effet, RAUHA porte un nom tout aussi mystérieux. Son matériel apparaît quelque peu austère, et l’univers proposé pourrait faire la une de Télérama sans aucun souci tout comme son prédécesseur, affichant fièrement son côté « Bobo du neuvième ». Rien de péjoratif dans ma bouche, j’ai assez côtoyé cette population pour connaître leur bon goût et leur élégance. Grrre Games a d’ailleurs fait du « chic » sa marque de fabrique, que ce soit pour NIDAVELLIR, DANY, FRAGMENTS, CYRANO ou encore KAMIMAÏ.
Grrre Games a d’ailleurs fait du « chic » sa marque de fabrique.
Il va être question de deux mécaniques principales dans RAUHA. La première consiste en une sélection de cartes. Le « draft » est ici alterné entre nos deux voisins, pour changer d’un choix plus classique du tour de table habituel. La deuxième propose un « Plateau Building », c’est-à-dire une amélioration progressive de son plateau de jeu personnel par l’ajout des cartes choisies. RAUHA possède ainsi tous les ingrédients d’un jeu « initié » réussi. Les cartes présentent des symboles qu’il faut essayer d’aligner pour s’attirer les faveurs des Entités Divines et de collectionner pour marquer des points. Les activations des cartes seront rythmées par un curseur parcourant le pourtour du plateau et par des décomptes réguliers. De ce fait, la montée en puissance des effets, qui se combinent les uns aux autres, se constate réellement au cours de la partie.
Pourtant RAUHA ne nous épate pas vraiment. Malgré une belle fluidité et une iconographie facilitant l’expérience, le jeu peine à soulever les foules. Le titre fait le travail, sans aucun doute, mais également sans beaucoup de surprise et d’entrain. On choisit une carte, on la pose, on active notre ligne du moment. Et après ? Et bien après, on recommence… Et cela fonctionne, mais sans étoiles dans les yeux et surtout sans vraiment ressentir les interactions, pourtant écrites dans la mécanique. Oui, il y a le « draft » entre voisins, dans lequel il faut tenter d’embêter au maximum ses proches adversaires, mais en réalité, on a les yeux rivés sur notre plateau, sur nos nombres d’icônes et nos nombres de points et de cristaux que l’on peut potentiellement récupérer.
Le jeu est très sérieux paradoxalement à ses mécaniques, qui auraient dû le rendre plus léger et virevoltant.
Du coup, RAUHA tombe un peu à plat et devient répétitif alors même que les parties sont rapides. Attention, je ne dis pas que ce n’est pas plaisant. Au contraire, la construction de notre plateau est une belle réussite, mais il lui manque quelque chose, peut être un peu de fun, pour le rendre un peu plus joyeux. Il est vrai que l’ambiance autour de la table est assez pesante, sans que l’on ne comprenne véritablement les raisons. Les illustrations, assez tristes, jouent sans doute dans la balance. D’ailleurs, on aurait pu penser la création de ce nouveau monde, en harmonie avec la nature, avec un peu plus de gaieté visuelle. Du coup, le jeu est très sérieux paradoxalement à ses mécaniques, qui auraient dû le rendre plus léger et virevoltant.
La proposition porte une certaine originalité qui ne parvient pas à convaincre de sa singularité.
Cela dit, si vous aimez l’optimisation de tableaux et les combinaisons de cartes portées par des règles accessibles, vous apprécierez RAUHA. Objectivement, le jeu est très efficace. Le titre se retrouve un peu piégé par son propre statut initié, c’est-à-dire trop sérieux pour être amusant et trop léger pour être captivant sur le plan cérébral. C’est d’ailleurs l’impression qui se dégage de l’illustration de couverture, brouillant clairement les pistes sur l’identité du jeu. C’est d’autant plus dommage, car la proposition porte une certaine originalité qui ne parvient pas à convaincre de sa singularité.
Au Final
Sympathique !
★★★☆☆
Une construction de plateau moins convaincante émotionnellement que ce que promettent les règles et la direction artistique !