
Carte d’Identité

Auteurs : Roberto Fraga & Juan Manuel Rivero
Illustrateurs : Collectif d’artistes
Éditeur : Blue Orange
Distributeur : Tribuo
Thématique ★★★★☆
Esthétique ★★★☆☆
Complexité ★☆☆☆☆
Réflexion ★★☆☆☆
Interactions ★★★★★
Rejouabilité ★★★★☆
Une description rapide
Accordez-vous en équipe ou affrontez vous afin d’attribuer les pochettes d’album les plus représentatives possibles des musiques écoutées !
Une partie se déroule en neuf manches. À chaque manche, un joueur lance une musique de son choix et pioche quatre cartes Pochette, qu’il positionne sous chaque carte Vinyle. Tous les joueurs, choisissent ensuite, durant leur écoute, la carte Pochette qui correspond le plus à ce qu’ils entendent. Ils utilisent leur disque de sélection pour marquer leur choix. Le décompte des points intervient lorsque tous les joueurs ont effectué leur sélection. Selon l’option de jeu choisie, le décompte des points sera différent :
– En mode coopératif, la pochette ayant reçu le plus de votes fait marquer autant de points que de votes à l’équipe
– En mode compétitif, la pochette ayant reçu le plus de votes fait marquer un point à chaque joueur ayant choisi cette pochette.
La carte choisie est ensuite positionnée dans un tableau de trois lignes par trois colonnes pour composer la mosaïque finale de pochettes.
La partie s’achève lorsque la mosaïque est terminée. En mode coopératif, la somme des points reçu détermine le niveau de l’équipe. En mode compétitif, le joueur avec le plus de points remporte la partie.


Oui ou Non

- Des associations d’idées autour d’un thème original
- Une ambiance musicale singulière et agréable
- Des discussions animées
- De très belles illustrations et de très nombreuses cartes
- La liberté de choix des « playlists »
- La possibilité de jouer de manière coopérative ou compétitive
- Une énorme rejouabilité
- Un temps de jeu parfait

- La difficulté de réaliser une « playlist » optimale et diversifiée sans préparation en amont
- Des décomptes de points anecdotiques
- Encore meilleur à partir de 5 joueurs

En Résumé
Sur le papier, DISC COVER a tout pour me faire fuir ! Premièrement, c’est un « party-game », et j’ai déjà dit à plusieurs reprises, à quel point j’étais une fille sinistre ou tout du moins très mauvais public pour ce type de jeux. Deuxièmement, il propose de faire des associations d’idées. Qui dit Association d’idées, dit DIXIT, qui ne me laisse pas de souvenirs impérissables. Troisièmement, il se joue dans une ambiance musicale et par conséquent bruyante. Ma seule oreille restante souffre, rien que d’imaginer le moment. Vous l’aurez compris, la première partie fut un défi de taille, mais ma curiosité a très bien fait de prendre le dessus sur mes préjugés.
En effet, l’expérience de jeu s’est révélée très rapidement satisfaisante. Évidemment, le sel du plaisir repose sur les discussions « d’après-match » quand chaque joueur explique le choix de couverture d’album qu’il a choisi en fonction de la musique écoutée. Et à ce petit jeu-là, plus on est nombreux, et plus les discussions sont animées et amusantes. La multitude d’explications basées sur des ressentis différents, alors même que chacun a entendu les mêmes sons est absolument bluffante.
Les illustrations sont à la fois suffisamment imagées pour exprimer toute l’ampleur de notre imagination, mais également encrées dans une certaine réalité afin de concrétiser nos émotions.
Il faut dire que la qualité des illustrations permet ces diversités de points de vue. Elles sont à la fois suffisamment imagées pour exprimer toute l’ampleur de notre imagination, mais également encrées dans une certaine réalité afin de concrétiser nos émotions. Le travail sur les 100 illustrations réalisées par un collectif d’artistes est épatant. À ce propos, le livret, que l’on trouve dans la boîte, regroupant toutes les œuvres de chaque artiste est une idée brillante, qui permet d’humaniser leur travail et leur style.
Ce n’est pas tous les jours que l’on peut s’imaginer patron d’une maison de disque ou tout du moins, directeur artistique.
Un des gros points forts de DISC COVER, outre la simplicité de ses règles de jeu, est la place qu’il octroie aux joueurs. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut s’imaginer patron d’une maison de disques ou tout du moins, directeur artistique. Le rôle incarné pour une trentaine de minutes est singulier et franchement plaisant. On se prend réellement au jeu, en essayant de convaincre les autres joueurs que cette pochette d’album était bien plus pertinente que l’autre. De plus, la découverte de chaque nouveau morceau est un moment absolument délicieux, entre surprise et tentative de discernement. Quelques pas ou frémissements de dance apparaissent dans une ambiance détendue et joyeuse.
Le plus délicat dans cette histoire est sans doute de trouver les bons morceaux, variés et dans des styles musicaux très différents. Les « playlists » accessibles par un « flashcode » dans les règles sont impeccablement réalisées. Dès que les joueurs se chargent de réaliser les sélections, l’expérience s’avère plus compliquée. Il est difficile d’improviser et de viser juste ! Les joueurs ont tendance à choisir ce qu’ils écoutent au quotidien, ce qui fait perdre beaucoup d’intérêt à la phase de découverte. Du coup, si l’on souhaite une sélection optimale, il faudra la préparer en amont, ce qui peut apparaître assez scolaire pour un jeu d’ambiance. La sensation de faire des devoirs avant de s’amuser me laisse franchement perplexe.
Cela étant dit, DISC COVER est vraiment enthousiasmant. Il parvient à réinventer la notion d’association d’idées en se démarquant de par son thème, très porteur et innovant. L’ambiance autour de la table est joyeuse, que ce soit en mode compétitif ou coopératif. Clairement, je préfère la première option permettant davantage d’exagération et de mauvaise foi, et par conséquent de rires. C’est un avis très personnel, car le côté coopératif fonctionne à la perfection. Le grand nombre de cartes, associées aux possibilités infinies de sélections musicales donne au jeu une rejouabilité gigantesque, même si le « gameplay » apparaît répétitif. En effet, les neufs manches suffisent largement. DISC COVER se joue davantage en parties isolées mais régulières. La photo des neufs pochettes finales est un gadget que l’on oubliera rapidement pour se concentrer sur le meilleur, à savoir l’ambiance particulièrement acidulée qu’il provoque.
Au Final
Enthousiasmant ! ★★★★☆
Des associations d’idées sur fond musical, classique et singulier !
