
Carte d’Identité

1-4 joueurs

14 ans

90 min

Tuiles / Développement

Amateurs

Décembre 2022

50 €
Une description rapide
Développez votre petit Bourg pour le transformer en une métropole florissante !
Une partie se compose d’une alternance de tours de jeu, composés de quatre phases à effectuer dans l’ordre :
– Le joueur actif place une tuile Bâtiment ou un marqueur Investissement dans son Bourg. Il choisit entre :
° Une tuile du Marché immobilier et paie le coût indiqué sur la tuile et le plateau de jeu selon l’emplacement où elle se situe.
° Une tuile Basique et paie uniquement le coût de la tuile. Il défausse par la suite une tuile du marché en payant le coût de l’emplacement.
° Une tuile du marché immobilier pour l’utiliser en tant que Lac et paie uniquement le coût de l’emplacement.
° Un marqueur Investissement. Il place ce marqueur sur une tuile déjà possédée en repayant son coût. Ce marqueur double la capacité de la tuile qu’il occupe pour le reste de la partie.
Après avoir posé une tuile ou un marqueur, le joueur reçoit tous les effets de la tuiles, ceux des éventuelles tuiles adjacentes ou celles présentes dans son bourg. Un placement peut avoir des conséquences sur les Bourgs des adversaires. Le plus souvent, il s’agit d’augmenter ou de baisser son niveau de Revenu, de Réputation ou sa Population.
– Le joueur actif récupère un bonus d’argent ou paye un malus selon son niveau de Revenu.
– Le joueur actif ajuste son niveau de Population selon la position qu’occupe son niveau de Réputation. Pour chaque ligne rouge dépassée sur la piste de Population, le joueur doit reculer ses curseurs de Revenus et Réputation d’un niveau.
– Le joueur actif ajoute une nouvelle tuile au marché immobilier en décalant vers la droite celles déjà présentes.
Quand la tuile « Un tour restant » est dévoilée, chaque joueur effectue un dernier tour de jeu avant le décompte final qui prend en compte :
– Les objectifs communs et personnels (mis en place en début de partie). Le joueur ayant accompli un objectif remporte les points de Population octroyés par celui-ci.
– L’argent restant est converti en point de population.
Le joueur ayant la population la plus importante remporte la partie.



Oui ou Non

- Une revisite bien plus jolie et agréable que l’original
- Des règles accessibles et une grande fluidité
- Un jeu de tuiles et de développement très efficace
- un thème très présent et parfaitement concrétisé par les effets de tuiles
- Fonctionne très bien de deux à quatre joueurs
- Un casse-tête redoutable
- Des interactions indirectes bien présentes
- Un paradoxe fort entre un sentiment de liberté et des contraintes de pose personnelles, qu’on se crée progressivement
- Un équilibre à trouver en permanence entre investissements, dépenses et conséquences

- Des difficultés pour comptabiliser tous les avantages que propose la pose d’une tuile
- Peut trainer en longueur


En Résumé
SUBURBIA est un jeu édité en 2013 par la regrettée maison d’édition Ystari. Il nous revient dans son plus simple appareil, c’est-à-dire sans extension, mais relooké chez Lucky Duck Games, et force est de constater qu’il n’a rien perdu de son efficacité.
Je n’avais jamais joué à SUBURBIA. Oui, je sais, la honte est en moi. Mais j’en avais beaucoup entendu parlé et d’ailleurs pas toujours en bien. Souvent, les mots « polaire » et « moche » revenaient dans les bouches de ceux, qui pourtant, continuent d’y jouer depuis des années. Aiment-ils juste se faire du mal ou souhaitent-ils garder leur petit secret entre amis ? Il ne m’en fallait pas plus pour susciter ma curiosité.
Et puis, je crains ni le froid ni la laideur. J’ai appris au contraire que ces deux facteurs pouvaient donner un certain caractère à bien des titres. Bonjour HANSA TEUTONICA ! Bonjour LES CHÂTEAUX DE BOURGOGNE ! Bonjour CARPE DIEM! Alors, oui, l’illustration de couverture fait dans le frisquet mais avec une certaine classe et modernité. Le jeu n’est plus moche du tout. Attention, il n’est pas beau non plus. Les tuiles sont tout à fait honorables esthétiquement, mais, clairement, on ne va pas passer la moitié de son temps à les regarder. Et c’est bon signe, c’est un sacré témoignage que l’on a d’autres chat à fouetter.
En effet, SUBURBIA propose un casse-tête redoutable où chaque joueur tente de créer sa petite ville de manière la plus harmonieuse possible. L’harmonie s’avère extrêmement subjective dans le jeu puisqu’un joueur peut tout à fait gagner avec une zone industrielle gigantesque, trois aéroports et aucun service public. Cette souplesse d’esprit est véritablement plaisante et tout à fait paradoxale avec le côté très carré de la mécanique. En effet, SUBURBIA parvient à conjuguer un fort sentiment de liberté tout en étant très restructeur, et dans les règles et dans les choix à opérer. Un tour de jeu consiste à prendre une tuile, la poser dans sa ville, à en récupérer les bénéfices ou les malus et à recevoir son salaire et sa réputation. C’est clair, net et précis. On se croirait presque en train de faire une dictée au premier rang. Il n’y a pas un cheveu qui dépasse, rien, pas une action optionnelle ou un truc qui traîne. C’est comme ça et pas autrement. Le choix se limite donc, en résumé, à quelques tuiles et à un emplacement de destination.
Un exercice de funambulisme spectaculaire entre privation et liberté.
Oui, mais le résultat est tout autre. On se rend compte que pas un seul participant n’est parti sur les mêmes options, sur le même plan d’urbanisation. Le jeu est en fin de compte bien plus libre que son côté scolaire veut bien nous faire croire. Pourtant, l’argent est le nerf des réalisations. Et l’achat des tuiles est conditionné par notre richesse ou notre pauvreté. On retourne donc dans l’autre camp, celui des choix limités ou contraints. Ainsi, SUBURBIA est un exercice de funambulisme spectaculaire entre privation et liberté.
Un point m’a particulièrement plu, c’est la cohérence totale des bâtiments construits et des capacités qu’ils octroient ou des malus qu’ils engendrent. Une déchetterie fera baisser le niveau de population quand des bureaux administratifs produiront de la richesse. Tout est très thématique et bien pensé, ce qui rend les règles et les effets de tuiles plus facilement compréhensibles. Et des effets, il y en a partout et tout le temps, même quand ce n’est pas votre tour de jeu. Ça, c’est chouette aussi. Mais, la pose de chaque tuile réclame de l’attention et de la méthode pour ne rien oublier. L’écriture minuscule des effets n’aide pas à y voir très clair, mais les quelques erreurs de débutants se solutionnent après quelques parties.
C’est un gigantesque oui pour cette nouvelle édition d’un « vieux jeu » dont la mécanique n’a pas pris une ride.
SUBURBIA est un très grand jeu de tuiles et de développement. Il propose un opportunisme tactique d’une efficacité remarquable. Certes, on a le nez penché sur notre Bourg qui prend forme progressivement, mais on se retrouve vite dans l’obligation de considérer les Bourgs des autres joueurs pour ne pas leur offrir sur un plateau une école ou un restaurant qu’ils zieutent depuis des tours et des tours. Les objectifs communs vont également dans le sens de ces interactions indirectes plaisantes. Les joueurs doivent trouver l’équilibre optimal entre l’attrait de leur ville et les retombées économiques. On prend beaucoup de plaisir à construire notre cité et à agencer nos bâtiments que l’on imagine presque. Vous la voyez cette banlieue derrière la zone industrielle ? Pour revenir sur le « qu’en dira-t-on », je ne l’ai pas perçu plus froid qu’un autre jeu de tuiles, mais par contre bien plus complet que certains et passionnant que d’autres. C’est un gigantesque oui pour cette nouvelle édition d’un « vieux jeu » dont la mécanique n’a pas pris une ride.
Au Final
Excellent ! ★★★★✯
Un jeu de tuiles et de développement de ville droit dans ses bottes !
