
Carte d’Identité

Auteur : Filip Głowacz
Illustrateurs : Chuy de Leon, Odysseas Stamoglou & Aleksander Zawada
Éditeur : Pixie Games
Distributeur : Pixie Games
Thématique ★★★☆☆
Esthétique ★★★☆☆
Complexité ★★★☆☆
Réflexion ★★★★☆
Interactions ★★★★☆
Rejouabilité ★★★★☆
Une description rapide
Participez à la construction de l’une des plus grandes villes de Méso-Amérique et prouvez que vous êtes le meilleur architecte !
Une partie se déroule en un nombre de manches défini selon le nombre de joueurs. En début de partie, chaque joueur positionne son Architecte sur un côté différent de son plateau personnel. A tour de rôle, les joueurs effectuent une des deux actions possibles :
– Placer entre un et trois disques sur une case Action du plateau de jeu. Le premier disque positionné sur un emplacement donne droit à un bonus d’action. Chaque emplacement offre le choix entre deux options :
° Action de construction. Les joueurs choisissent une tuile dans la partie supérieure du plateau, correspondant à l’emplacement des disques posés. L’acquisition d’une tuile nécessite toujours une Puissance d’action et parfois une dépense de ressources. Les joueurs possèdent une puissance d’action égale au nombre total de disques empilés sur la case d’action choisie. Il est possible d’augmenter cette puissance en défaussant des ressources supplémentaires selon l’élément qu’ils souhaitent construire. Les éléments coutent une puissance d’action égale à leur taille. Il est possible de construire trois types d’éléments sur son plateau individuel, mais toujours à portée d’Architecte, c’est à dire au sein des deux quartiers ou quadrants les plus proches de lui :
^ Des Bâtiments qui génèrent des ressources (or, pierre, bois selon leurs types) sur les cases adjacentes une fois placés.
^ Des Temples qui permettent de récupérer des tuiles Adoration
Si la pose d’un Bâtiment ou d’un Temple recouvre la dernière case d’un groupe de masque, le joueur actif récupère la première tuile Masque de la pile, pourvoyeuse de points de victoire.
^ Des tuiles Pyramides à positionner uniquement sur une case Pyramide offrant les bonus éventuellement recouvert.
° Actions d’Influence. Les joueurs effectuent l’action proposée dans la partie inférieure du plateau, correspondant à l’emplacement du disque posé. Il est possible de produire des ressources, ajouter des bâtiments de taille 1, gagner des faveurs (points de victoire) ou faire une Offrande en choisissant une tuile Adoration possédée et d’en appliquer les effets.
Après avoir effectué une action, le joueur actif déplace son Architecte vers le côté suivant de son plateau personnel.
– Passer son tour
Une fois que tous les joueurs ont passé leur tour, une nouvelle manche débute après avoir déplacer le jeton Soleil sur la case suivante, retirer les disques, replacer tuiles manquantes et bonus et changer de Premier joueur.
Une fois la partie terminée, les joueurs gagnent des points de victoire supplémentaires en fonction de l’adéquation entre leurs Quartiers et leur Pyramide. Pour chaque quartier, chaque tuile Pyramide permet de remporter deux ou trois points (selon son étage) par Temple de même couleur. Le joueur ayant accumulé le plus de points après ce décompte remporte la partie.



Oui ou Non

- Un thème et une identité graphique dans l’univers de Teotihuacan
- La mécanique simple de rotation des Architectes, contraignant les constructions
- Les intéractions fortes sur les cases d’Action et les tuiles à récupérer paradoxalement à la phase d’agencement très personnelle
- Le système de coût de tuiles par une puissance d’action à posséder obligeant à l’opportunisme
- L’enchainement d’actions permis par les nombreux bonus à gagner
- De la gestion de ressources
- Un casse tête redoutable aux règles relativement accessibles
- Fonctionne bien de 2 à 4 joueurs
- Les deux faces des plateaux personnels permettant un peu d’asymétrie

- Une projection et visualisation difficile du décompte final sur la première partie
- Peut trainer en longueur et devenir répétitif de part son côté très linéaire

En Résumé
Le nom me faisait frétillait depuis longtemps. TEOTIHUACAN étant l’un de mes jeux experts favoris, il apparaissait indispensable d’expérimenter ce nouveau titre dans le même univers, et qui pourtant, n’a franchement rien à voir !
Déjà, FONDATEURS DE TEOTIHUACAN se veut bien plus accessible. Les règles s’expliquent rapidement et les tours de jeu sont fluides. Les joueurs doivent déposer entre un et trois disques sur un emplacement d’action pour réaliser soit une construction, soit une influence. Disons le toute suite, la première option va prédominer largement, comme l’indique le titre du jeu. En effet, l’objectif est bien de construire la Cité de Teotihuacan et de la parer de bâtiments, temples et de la plus belle pyramide. Les éléments à construire ont un coût, en points d’action et en ressources, ce qui induit des choix tactiques et stratégiques cornéliens proches du « casse tête ».
Les points d’actions d’abord s’acquièrent par le nombre de disques posés sur un emplacement. Ils peuvent s’augmenter en payant des ressources supplémentaires. Cette dernière option offre davantage de souplesse que de dépenser des disques de plus en plus rares au fil de la partie. Ce système de coût d’action est franchement malin et déclenche des moments de tension importants. Il rappelle quelque peu le système de nombre d’actions possibles de CALIMALA, un excellent jeu au passage.
Les ressources servent donc à la fois de coût d’action et de coût de construction. Elles sont prises sur les plateaux personnelles une fois produites par les bâtiments construits. Il faut donc construire des bâtiments générateurs de ressources pour construire Temples et éléments de Pyramide, seules constructions prises en compte lors du décompte final.
Mais tout ceci serait bien trop simple si l’architecte n’obligeait pas les joueurs à construire dans une zone précise et changeante d’un tour à un autre. La machine infernale se met alors rapidement à nous donner des sueurs froides et surtout le tournis car en apparence les choses apparaissent évidentes. Il faut construire des bâtiments pour se payer des temples à positionner en correspondance de couleurs dans les mêmes zones que les éléments de pyramide. Mais l’impression laissée et complexe et surtout très calculatoire.
La machine infernale se met alors rapidement à nous donner des sueurs froides et surtout le tournis.
Si en plus de ça, vous rajoutez des tuiles Adoration à activer pour leurs effets ou à réaliser contre des points de victoire, et des zones à recouvrir en échange de points supplémentaires, vous obtenez un jeu aussi bien fichu que tordu et aussi simple que compliqué.
Un jeu aussi bien fichu que tordu et aussi simple que compliqué.
Non vraiment, jamais un jeu de pose de tuiles ne m’a perturbé à ce point là. Le paradoxe entre sa prise en main plutôt aisée et la difficulté à réaliser ce que l’on souhaite est jouissif.
Et les paradoxes ne s’arrêtent pas là. FONDATEURS DE TEOTIHUACAN offre des moments très interactifs et opportunistes dans la pose de disques et le choix d’éléments en nombre limité mais se veut également très solitaire dans l’agencement de sa propre Cité. Ce va et vient permanent entre jeu « multi » et « solo » est déroutant mais très agréable.
Reste la mise en place longue et laborieuse. Le matériel est abondant et son tri et son positionnement sur le plateau central prennent du temps en début de partie. Il y a aussi cette sensation de répétition d’une manche à l’autre avec un renouvellement entre les parties pas toujours convainquant.
Mais FONDATEURS DE TEOTIHUACAN est étonnant par l’ingéniosité de sa proposition tout en étant très classique sur le papier. Son côté abstrait et contre balancé par une gestion de ressources rigoureuse et intelligente. Non, vraiment, voilà un jeu très bon et surprenant !
Au Final

Bien Fichu ! ★★★★☆
Un agencement exigeant, entre gestion et optimisation !