
Carte d’Identité
Une description rapide
Incarnez le chef des créatures de la forêt, désireux de bâtir une ville prospère et paisible.
Durant toute la partie, les joueurs effectuent à tour de rôle une action parmi trois possibles :
– Placer un ouvrier. Il s’agit de positionner un ouvrier sur l’une des cases d’actions de base du plateau, sur les lieux forestiers, sur les cartes et tuiles évènements ainsi que sur les cartes destinations des villes des joueurs. Ces lieux permettent de récupérer des ressources, des cartes ou des points de victoire, de réaliser des objectifs communs à tous les joueurs ou encore d’utiliser une capacité immédiate.
– Jouer une carte. Il s’agit de placer une carte de sa main ou de la prairie dans sa ville en s’acquittant de son coût en ressources. Les Créatures peuvent être placées gratuitement par chaînage si leur lieu correspondant fait déjà partie de la ville. Une ville peut accueillir au maximum 15 cartes qui sont de cinq types différents :
° Les Voyages s’activent uniquement à la pose.
° Les Productions s’activent à la pose ainsi que pendant la phase de préparation du Printemps et de l’Automne.
° Les Destinations requièrent un ouvrier pour une activation immédiate.
° Les Gouvernances accordent une capacité permanente.
° Les Prospérités valent des points en fin de partie sous conditions.
– Se préparer pour la saison. Il s’agit de récupérer l’ensemble de ses ouvriers déployés et de récupérer le bonus de changement de saison, qui peut être des ouvriers ou des cartes supplémentaires et l’activation des cartes Production.
Lorsque tous les joueurs sont parvenus à la fin de l’automne, la partie prend fin et le décompte final peut avoir lieu. Les joueurs additionnent alors les points de victoire de leurs cartes dans leur ville, les jetons de points de victoire accumulés et les points de leurs évènements récupérés pour déterminer le vainqueur.
Oui ou Non

- Un matériel somptueux et très agréable à manipuler
- Les illustrations superbes et détaillées des cartes
- L’association d’un jeu de combinaisons de cartes et de pose d’ouvriers
- La mécanique de chainage permettant de poser des cartes gratuitement
- Des règles accessibles s’expliquant en quelques minutes
- Des tours de jeu dynamiques
- Fonctionne aussi bien de deux à quatre joueurs
- La montée en puissance progressive du nombre d’options tactiques et d’actions à réaliser
- Le rythme différent des différents joueurs, notamment dans le passage des saisons
- Un jeu d’opportunisme tactique
- Un temps de jeu idéal une fois les cartes connues

- Un prix excessif
- L’arbre à démonter et remonter à chaque partie d’une inutilité flagrante, voire même gênant la lisibilité globale du jeu
- L’obligation de connaissance parfaite des cartes devant les textes minuscules, parfois peu explicites et le manque d’iconographie
- Un public cible complexe à déterminer
- Peu d’interactions
- La forte présence du hasard dans les pioches de cartes
- Une sensation permanente de ne pas être totalement maitre de notre jeu
En Résumé
EVERDELL a fait sensation dès sa sortie. C’est sans doute un des jeux les plus photographiés et commentés sur les réseaux sociaux et autres blogs ludiques. Il faut avouer que son matériel sublime se prête parfaitement à l’exercice. L’arbre en trois dimensions fait rêver et les matières utilisées pour les ressources sont bluffantes de réalisme. Les illustrations de chaque carte sont superbes et transportent les joueurs dans le monde des créatures de la forêt, rappelant aux quarantenaires l’univers mignon des « Petits malins ».
L’immersion va vite avoir ses limites lorsque les premières parties se lancent et laissent apparaitre un jeu de combinaisons de cartes plutôt froid, associé à de la pose d’ouvriers classique. Malgré ce manque d’originalité, le jeu est très plaisant. La grande fluidité des tours de jeu explique certainement ce goût de reviens y très prononcé. Pourtant, tout n’est pas si limpide. Il faut avoir de bonnes lunettes pour décrypter les textes expliquant les capacités et autres prérogatives des cartes en jeu. Et l’essentiel du titre tient dans ces associations de cartes. Il est ainsi impossible de voir en un coup d’œil ce qui me serait bénéfique ou inversement ce qui pourrait enquiquiner les adversaires. Et cela ne s’arrête malheureusement pas au manque de pictogramme… L’arbre, aussi joli soit-il, est clairement inutile mais gène également la lisibilité des objectifs de parties. Ainsi, la connaissance parfaite des nombreuses cartes semble indispensable au plaisir que peut assurément procurer EVERDELL.
Effectivement, la grande accessibilité de ses règles du jeu est un atout considérable pour encourager les plus réfractaires aux jeux de « combos » dont je fais partie. L’introduction de pose d’ouvriers et de gestion de ressources rend certainement l’expérience plus douce. Les parties sont relativement rapides et rythmées par les passages des joueurs d’une saison à une autre. Ceci apparait comme une particularité intéressante puisque les joueurs, jouant pourtant alternativement, peuvent fréquemment ne pas se trouver au cours de la même saison. Parfois, certains espaces se libèrent par le passage à la saison suivante d’un adversaire. Ainsi, le tempo de pose d’ouvriers ou de cartes doit être murement réfléchi.
Si les joueurs ont une vague idée d’une stratégie sur le long terme, EVERDELL est avant tout un jeu d’opportunisme tactique dans lequel la chance peut se faire une belle place au soleil. Les cartes sont nombreuses et obtenir celle que l’on souhaite est un vrai défi. De ce fait, la sensation de manque de contrôle domine.
Malgré ces quelques défauts, EVERDELL est agréable de part l’univers qu’il développe et la légèreté qu’il associe à quelque chose de plus réflexif. Il est familial dans sa prise en main et expert dans les capacités qu’il demande. En effet, le nombre de cartes visibles en jeu, que ce soit dans la prairie, dans sa propre ville ou dans sa main est considérable. Il devient alors difficile de considérer les villes adverses pour envisager de jouer de manière plus interactive. Bien jouer suppose de connaitre parfaitement les cartes pour rentabiliser chacune d’entre elle, sous peine d’être complètement perdu. En ce sens, le public cible n’est pas évident à déterminer. Pourtant, entre hasard de la pioche et calculs combinatoires, on est charmé par autant de simplicité dissimulée derrière une dommage sophistication, gonflant d’ailleurs déraisonnablement le prix de vente.
Excellente critique, tant dans le fonds que dans la forme.
Vous devenez le site ludique que je fréquente le plus souvent, abandonnant peu à peu certains autres vénérables qui n’ont pas la qualité de votre plume, et la pertinente neutralité de vos propos!
Continuez ainsi svp
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Votre message me touche beaucoup. Un grand merci !
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Tout travail mérite salaire…et reconnaissance! 🙂
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Tres bonne critique !
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Merci 😉
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