Un Œil sur KODACHI

Carte d’Identité

2 – 4 joueurs

14 ans

45 min

Deckbuilding / Stop ou Encore

Amateurs

20 €

Auteur : AB West
Illustrateurs : Drex Baker
Éditeur : Tiki Editions
Distributeur : Neoludis


Mars 2021


Une description rapide

Choisissez la force ou la furtivité pour remporter les missions qui vous sont confiées par les grandes Familles dirigeantes dans le Japon du XIIè siècle !

Une partie est constituée d’une succession de tours de jeu durant lesquels les joueurs effectuent trois phases :
– Attaquer les Clans. A chaque début de tour, une carte Clan et une carte Garde sont révélées. Le joueur actif doit choisir s’il désire attaquer en force ou furtivement pour son tour entier. S’il choisit la force, il devra jouer une carte de sa main strictement supérieur à la valeur du Garde révélé. S’il choisit les attaques furtives, il devra au contraire jouer des cartes strictement négatives à la valeur de chaque Garde révélé. Il matérialise son choix par la révélation de la face appropriée du Shuriken. Ensuite, il doit affronter le Garde et défausse une carte Dojo de sa main pouvant être accompagnée d’une ou plusieurs cartes Compétences aidant au combat. Si le Garde est vaincu, le joueur doit alors choisir de continuer d’affronter un Garde supplémentaire (accompagné d’une autre carte Clan) ou de s’arrêter sur cette victoire. Tant que le joueur gagne les combats, il peut continuer ainsi jusqu’à sa décision d’arrêter. Par contre, si le joueur se retrouve, à un moment donné, dans l’incapacité de jouer une carte de sa main afin de remporter le combat, alors son tour de jeu s’arrête immédiatement et il ne remporte aucune récompense. Si le joueur actif gagne un combat d’un Garde avec un Émissaire, il s’empare immédiatement du jeton prestige correspondant.
– Remportez des Récompenses. Après avoir pris la décision d’arrêter les attaques, le joueur actif choisit un nombre de récompenses égal au nombre de Gardes battus moins un. Les récompenses sont de deux types : les cartes Gardes représentant des trésors avec lesquels le joueur peut se payer des cartes Clan. Ces cartes Clan regroupent des cartes Émissaire qui octroient des points de victoire, des cartes Ninja apportant des bonus d’action, des cartes Influence permettant de marquer des points de victoire sous condition en fin de partie. Les Trésors sont stockés face visible dans la zone de jeu de chaque joueur alors que les cartes Clan rejoignent directement la main des joueurs. Les autres joueurs choisissent toujours une récompense.
– Gardez 4 Trésors maximum et reconstituez une main de six cartes.

La fin de partie est déclenchée quand un joueur parvient à récupérer un quatrième jeton Prestige ou récupère le dernier jeton disponible. Les joueurs additionnent alors leurs points de victoire :
– Des Trésors non dépensés
– Des jetons Prestige
– Des cartes Émissaires et Ninja
– Des cartes Influence
Le joueur ayant accumulé le plus de points de victoire l’emporte.

Oui ou Non

  • Un livret de règles impeccable, très bien écrit et illustré de nombreux exemples
  • Des règles très accessibles
  • Une association de mécaniques intéressantes entre stop ou encore, « deckbuilding », collection et gestion de ressources
  • Le choix initial des attaques par la force ou la furtivité déterminant pour le tour entier
  • Le format, à jouer et emporter partout
  • A la fois léger mais subtilement tactique dans les décisions à prendre
  • Des tours de jeu dynamiques
  • Un jeu de cartes très malin
  • Une durée de jeu idéale
  • Fonctionne parfaitement de 2 à 4 joueurs
  • Les illustrations assez agressives bien que thématique
  • Une identité esthétique peu moderne et pas très attirante
  • Un thème prétexte à une mécanique forte

En Résumé

Très peu attirée par les illustrations du jeu en général, c’est sur la pointe des pieds que j’ai découvert KODACHI. Pourtant, la lecture des règles du jeu, très bien écrites et illustrées, est venue contrariée mes préjugés en me donnant irrésistiblement envie de m’essayer à ce jeu de cartes hybride entre « stop ou encore » et « deckbuilding ». La mécanique fonctionne à la perfection. Il s’agit principalement de choisir en début de tour le moyen d’attaquer le plus efficace pour pouvoir remporter un maximum de combats possibles et ainsi récupérer des récompenses utiles à l’amélioration de ses capacités en vue des affrontements futurs mais aussi pourvoyeuses de jetons Prestige et de points de victoire. Les décisions, en apparence simples, apparaissent plus délicates que prévues, notamment dans le choix des récompenses. Les cartes récupérées après un arrêt sur une dernière victoire sont de deux types et les unes permettent d’acheter les autres. KODACHI glisse alors en douceur dans un jeu de gestion de ressources dans lequel les cartes Garde vaincues deviennent des Trésors indispensables à l’achat de cartes Clan qui feront la différence à la fois en cours et en fin de partie. En effet, ces dernières rejoignent la main du joueur actif immédiatement et l’améliore considérablement pour les tours à venir en présentant des capacités plus saillantes que les cartes de base. De plus, en fin de partie, ce sont également elles qui permettent de remporter des points de victoire directement ou par collections. Cette double utilité de chaque type de carte s’accorde magistralement pour donner un jeu subtil et malin. Certes, les interactions se limitent essentiellement à choisir une Récompense sous le nez d’un autre joueur. Chaque tour de jeu est très indépendant de ce qui a pu se passer précédemment et de ce qui se passera par la suite, bien que les attaques effectuées dépendent des capacités récupérées par les joueurs. Chaque joueur fait ainsi son bout de chemin plutôt seul. Cependant, le jeu étant fluide et très dynamique, les temps d’attente sont très courts et les joueurs prennent un savoureux plaisir à suivre l’aventure du joueur actif dans ses victoires successives mais surtout dans son probable échec attendu. Ainsi, tout le monde se sent concerné à chaque instant, d’autant plus que chaque joueur non actif recevra une récompense à la fin de chaque tour. KODACHI n’est peut être pas le plus moderne des jeux actuels, mais son efficacité est saisissante. Les règles sont très accessibles. Son format lui permet d’être jouer un peu partout. Son temps de jeu est idéal, et permet d’enchainer les revanches avec plaisir. Enfin, sa mécanique légère et « fun » s’équilibre parfaitement avec un côté plus tactique, voire stratégique. L’originalité du jeu vient du fait que les décisions les plus importantes se feront en début et en fin de chaque tour de jeu, avec le choix du type d’attaque et des récompenses. Le cœur du tour, lui, est plus automatique avec des choix largement induit. KODACHI est une très belle surprise et il serait dommage de s’arrêter aux graphismes assez agressifs mais cohérents thématiquement même si peu attrayants. Il propose un jeu de cartes ingénieux et mélange harmonieusement et avec succès des mécaniques incontournables du jeu de société moderne. KODACHI s’inscrit à merveille dans la ligne éditoriale « grand public » de Tiki Éditions, même s’il s’avère être le plus technique de leur catalogue.


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