Un Œil sur LE DILEMME DU ROI

Carte d’Identité

3 – 5 joueurs

14 ans

120 min

Narratif / Politique / Négociations / Votes / Rôles

Expert

75 €

Auteurs : Lorenzo Silva et Hjalmar Hach
Illustrateurs : Giulia Ghigini et Giorgio Baroni
Éditeur : Iello
Distributeur : Iello


Décembre 2020



Une description rapide

Incarnez des familles influentes qui siègent au Conseil du Roi. Il s’agira d’assurer le fonctionnement du Royaume tout en servant les intérêts de votre « Maison » !

LE DILEMME DU ROI est une expérience narrative qui demandera à certains moments de signer des cartes ou de poser des autocollants sur le plateau. A la fin de l’Histoire, il ne sera pas rejouable !
A chaque manche, les joueurs piochent une carte au dessus du paquet « Dilemme » et font avancer l’Histoire ! Chaque carte posera un problème que le Conseil devra résoudre en votant « Oui-Da » ou « Nenni » à l’aide de jetons « Pouvoirs ». Ces votes pourront être « corrompus » en utilisant de l’argent, à bon escient. Les joueurs sont libres de négocier comme ils l’entendent. A l’issue de la phase de vote, les conséquences de la décision prise collectivement se feront sentir sur différentes caractéristiques du Royaume : l’influence, la prospérité, le moral, le bien-être et la connaissance. La stabilité du Royaume dépend de la variation de ces facteurs. Le « Meneur », à l’issu de la phase de vote, c’est à dire le joueur qui aura misé le plus grand nombre de jetons pouvoirs, comptant dans la décision prise, devra éventuellement « signer » les évènements en conséquence. Ainsi, les joueurs tentent tout au long des parties et de la « Campagne » de faire tendre les décisions du Conseil vers leurs objectifs à atteindre et d’apposer leurs noms sur les décisions allant dans leur sens. En effet, chaque « Maison » aspire à un idéal politique sur l’ensemble de la « Campagne », caractérisé par des objectifs à atteindre à la fin de chaque partie, pour débloquer des actions « bonus » et ainsi prétendre plus facilement à la victoire finale. En parallèle, chaque famille débute chaque partie avec une carte « Objectif secret » différente, qui détermine la façon de « scorer » sur cette partie, ainsi que des « Objectifs publics », résultants de décisions positives ou négatives prises par le Conseil et signées par la Famille précédemment.

Une partie prend fin lorsque le Roi :
– Abdique : Le marqueur « stabilité » atteint l’une des extrémités de la piste « Stabilité » du plateau de jeu
– Meurt : Si la dernière carte « Dilemme » a été posée sur l’emplacement de la « Frise du temps » marqué d’un symbole « Crâne » ou s’il s’agit de la cinquième carte posée sur ce dernier emplacement.
Le vainqueur de la partie est déterminé après avoir décompter les points des « Objectifs secrets » (ressources et richesse), des « Objectifs publics » et la majorité des jetons pouvoirs en possession des joueurs. Le classement des joueurs après chaque partie détermine le nombre de points de « Prestige » et de points de « Convoitise » attribués à chaque joueur, et comptant dans la victoire finale.

(La description de la mécanique du jeu est volontairement succincte et peu détaillée pour ne pas risquer de dévoiler certains éléments du jeu, indispensables à découvrir par soi même)

Oui ou Non

  • Une expérience novatrice et très originale
  • De l’étonnement et des surprises permanentes
  • Une narration parfaite, détaillée sans être trop « pesante »
  • Une mécanique incroyablement bien ficelée
  • La phase de vote et souvent de corruption
  • Les signatures apportent une touche de réalité « bluffante »
  • Les conflits d’intérêts autour de la table
  • Vraiment très immersif
  • La volonté d’inscrire ses choix dans ses objectifs à courts, moyens ou longs termes et les concessions qui en découlent
  • Les « dilemmes » moraux et politiques qui « tiraillent » les joueurs
  • Une bouffée d’oxygène, un vent de « fraicheur » très puissant devant autant d’ingéniosité et de nouveauté
  • Le travail époustouflant et considérable des auteurs derrière une prouesse pareille
  • Une expérience plus qu’un jeu, source de souvenirs communs et d’anecdotes croustillantes devant les réactions des joueurs
  • Une expérience optimale avec le même groupe de joueurs experts, et encore meilleur à partir de 4 joueurs. Des conditions rares pour un jeu difficile à sortir.
  • Un contexte « plus moderne » ou « contemporain » aurait permis de simplifier la compréhension de certaines situations
  • Un livret de règles « effrayant » de la taille d’un roman (c’est à peine exagéré…)
  • Les enjeux de la première partie très compliqués à saisir
  • Une fois terminé, impossible de rejouer
  • Le prix élevé

En Résumé

Au moment où j’écris ces quelques lignes, je n’ai fait que 5 parties du DILEMME DU ROI. Mais l’envie de vous raconter cette expérience incroyable était bien trop forte pour que j’attende d’avoir terminer la campagne afin de vous livrer mes impressions. Elles auraient sans doute étaient plus complètes et détaillées mais c’est l’émotion que je souhaite avant tout vous faire ressentir, puisque de toutes façons, je ne peux risquer de trop en dire pour ne pas « spolier » un jeu qui se découvre et qui se vit. On comprend dès les premières secondes de jeu que LE DILEMME DU ROI est « hors normes », qu’il ne s’inscrit dans aucune catégorie et qu’il va faire trembler violemment le monde ludique. Et pourtant, le livret de règles retarde légèrement l’envie immédiate de jouer. Un livre, quasiment, d’une épaisseur considérable, mais qui par sa clarté, va bien heureusement nous encourager à se confronter à la réalité du jeu, qui s’avère être bien plus accessible qu’on pouvait le penser. Mais, un deuxième paramètre, bien plus complexe à mon sens, va malheureusement freiner l’engouement général autour du jeu, pourtant si époustouflant. Il va s’agir de trouver le groupe de joueurs qui participera à l’expérience. Car LE DILEMME DU ROI est plus que contraignant sur ce point là. Il demande de réunir de manière fréquente et certaine (ou quasiment) les mêmes joueurs autour de la table, et que ceux-ci soit un minimum « experts ». Et en plus de cela, le jeu devient vraiment optimal, à mon sens, à partir de 4 joueurs. C’est le seul grand bémol du DILEMME DU ROI car, pour tout le reste, c’est absolument grandiose. La narration est juste parfaite, ni trop détaillée pour que les joueurs s’échappent, ni trop synthétique pour que l’immersion puisse opérer majestueusement. On se prend immédiatement au jeu, en incarnant l’espace d’un instant, des Conseillers du Roi, prêts à tout pour combler leurs intérêts, souvent peu scrupuleux et donnant des discussions houleuses autour de la table. Ces discussions resteront à coups sûrs dans les mémoires et ressurgiront plus tard, comme des témoignages de situations vécues ensembles, vestiges d’un passé commun. Et l’enchainement des différents dilemmes confronte les joueurs finalement à leurs propres dilemmes moraux. Les décisions seront difficiles à prendre entre les objectifs à court, moyen et long terme à prendre en compte, le rôle que l’on incarne et les convictions qui nous animent. Les votes, par conséquent, sont très subtils et les « signatures » comme témoins de nos prises de décisions politiques, positives ou néfastes au Royaume, renforcent la consistance de nos incarnations et l’immersion dans l’histoire. Tout s’enchaine parfaitement et la mécanique impressionne. On se demande en permanence comment les auteurs ont pu réaliser un travail pareil, à la fois très épuré dans le fond et très sophistiqué dans la forme. On va de surprises en surprises, et parfois au drame. Les thèmes sont souvent durs et lourds et révèlent une humanité assez souvent inhumaine. Mais n’oubliez pas que le Royaume prendra la direction que les joueurs souhaiteront. En ce sens, les possibilités de jouer des histoires totalement différentes d’une table à l’autre sont nombreuses. On a véritablement l’impression de vivre une page de l’Histoire, mais également d’inscrire notre nom dans l’Histoire du Jeu de Société en participant à une expérience exceptionnelle, inédite et novatrice. LE DILEMME DU ROI est un véritable chef d’œuvre. Et même si l’on aurait pu imaginer un contexte plus récent pour simplifier parfois la mise en situation, le jeu nous emporte littéralement, justement par son immense modernité. Je n’ai qu’une hâte, celle de poursuivre cette épopée ludique, et ces partages de moments tellement réjouissants et rafraichissants. Et je n’ai qu’une peur, celle de terminer beaucoup trop rapidement un jeu, qui, une fois le grand vainqueur déclaré, ne sera bon qu’à amasser la poussière.


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