Navoria

Auteur : Meng Chunlin
Illustrateur : Meng Chunlin
Éditeur : Sylex
Distributeur : Asmodee


2-4 joueurs

10 ans

45 min

40 €

Mars 2025

Exemplaire Presse

Thématique
Esthétique
Complexité
Réflexion
Ambiance
Interactions
Variété

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Placements d’ouvrier / Cartes / Collection

Amateur

Explorez les nouveaux continents de Navoria !

Une partie se déroule en trois manches, composées des quatre phases suivantes :
Recrutement. En commençant par le Premier joueur et suivant l’ordre de la boussole sur le plateau principal, les joueurs ont le choix entre :
° Piocher deux jetons Action dans le sac. Le joueur actif en choisit un et le place sur la pioche correspondante à sa couleur afin de récupérer une carte à gauche de celle-ci, face visible. L’autre jeton est déposé en centre-ville. Les cartes possèdent des effets immédiats, de revenus ou de fin de partie. La plupart accordent des points de victoire bruts ou selon conditions, des ressources, la possibilité de construire un refuge sur l’une des pistes du plateau principal ou de progresser sur ces mêmes pistes. Attention, lorsqu’un joueur récupère des ressources, il est dans l’obligation de les répartir sur ses trois quais différents. Une fois qu’un quai possède les ressources indiquées, le concurrent doit les défausser pour recevoir les récompenses octroyées par les refuges déjà construits.
° Prendre un jeton Action au centre-ville pour le placer sur la pioche correspondante à sa couleur afin de récupérer une carte à gauche de celle-ci, face visible.
Cette phase se termine lorsque les joueurs ont récupéré un certain nombre de cartes correspondant au nombre de participants. Aussi, les deux premiers joueurs à rassembler cinq icônes d’une même espèce sur leurs cartes gagnent la faveur de cette espèce et gagneront des points en fin de partie.
Récolte. En commençant par le dernier joueur et suivant l’ordre inverse de la boussole sur le plateau principal, les joueurs prennent un jeton Action, situé sur l’une des pioches, pour le placer sur l’espace de sa couleur le plus haut disponible dans la ville. Ils récupèrent ainsi des récompenses ou des points de victoire. Cette phase se termine lorsqu’il ne reste plus aucun jeton sur les pioches.
Revenus. Les joueurs récupèrent les revenus de leurs cartes ainsi que des points de victoire selon leur progression sur les trois pistes du plateau.
Repos. Les explorateurs des joueurs regagnent le dernier refuge construit de leur couleur sur les pistes. Les jetons Action sont remis dans le sac. Les cartes restantes, à gauche du plateau, sont défaussées pour être renouvelées. L’ordre du tour est ajusté de façon à ce que le Premier joueur soit celui ayant le plus de points de victoire.

La partie se termine à la fin de la troisième manche. Les joueurs ajoutent à leurs points gagnés en cours de partie :
– Les points des cartes ayant une capacité de fin de partie (rouges).
– Les points des tuiles Faveur.
Le joueur avec le plus de points remportent la partie.

  • Des illustrations magnifiques, enchanteresses et mystérieuses
  • Un matériel très agréable à manipuler
  • La double utilisation des jetons en mode pose d’ouvriers pour récupérer des cartes puis des ressources
  • Un jeu entre construction de tableau et gestion
  • Des collections de symboles pour les objectifs communs
  • Un jeu passerelle vers l’expert assumant ses restrictions pour rester dans son cœur de cible
  • De l’opportunisme dans un titre plus tactique que stratégique
  • Des sensations à la fois simples et sophistiquées (avec l’imbrication des éléments entre eux)
  • Un plateau chargé et très grand pour ce qu’il a à offrir
  • Des doutes sur la variété des parties et sur la rejouabilité à long terme

Sylex nous aura maintenu en haleine très longtemps. Son nouveau titre, NAVORIA, est enfin sorti en boutique après avoir été reporté de nombreuses fois.

Et il était assez attendu ce NAVORIA. Déjà, parce que sa direction artistique vend vraiment du rêve. Difficile de ne pas faire le parallèle avec ROOT, à qui il ressemble beaucoup, tout du moins de par son illustration de couverture. Lorsque la fantaisie côtoie le mystère avec des couleurs si chaleureuses, la joueuse que je suis ne peut qu’être irrémédiablement attirée. Certes, le plateau de jeu est chargé et bien trop grand pour ce qu’il présente et les plateaux individuels auraient mérité une double couche, mais le matériel reste globalement sublime et agréable à manipuler.

NAVORIA est droit dans ses bottes concernant le public qu’il cible. À première vue et uniquement en se basant sur des préjugés esthétiques, vous l’auriez classé où, vous ? Moi, pile-poil en initié (ou amateur pour suivre ma classification). Sa direction artistique à la fois naïve et touffue est, je trouve, clairvoyante à son sujet. Comme prévu donc, le jeu possède des règles plutôt accessibles, mais qui méritent tout de même dix petites minutes d’explications.

Chaque manche se compose de trois temps distincts. Les deux premiers donnent une fonction double aux jetons Action. C’est sans doute l’une des seules particularités du jeu, et la plus intéressante aussi, puisque NAVORIA se révèle, pour le reste, assez classique. Dans un premier temps, les jetons servent à récupérer des cartes qui octroient diverses capacités immédiates, de fin de manches ou de fin de partie. Puis, dans un second temps, ces jetons sont de nouveau sélectionnés par les joueurs, un par un, pour gagner des ressources en mode pose d’ouvriers. Le titre oscille donc entre construction de tableaux et gestion de ressources.

On ajoute à cette mécanique légère mais intelligente des objectifs communs à atteindre par l’accumulation de symboles présents sur les cartes, trois pistes sur lesquelles les joueurs doivent progresser et marquer leurs avancées pour notamment débloquer des capacités en dépensant des ressources, et l’on obtient un jeu de niveau intermédiaire très plaisant. Sans être révolutionnaire, il peut parfaitement jouer le rôle de passerelle entre le familial et l’expert.

Reste la variété entre parties… Les cartes ne sont pas si nombreuses que ça et leurs effets sont souvent redondants. Les objectifs sont dans la même veine. En fait, il y a pas mal d’éléments, mais leurs utilisations se révèlent peu variées, comme si quelqu’un avait voulu limiter la création pour rester dans le cœur de cible. Si c’est le cas, moi qui apprécie le minimalisme, je ne peux que m’incliner devant cette censure volontaire, mais, de ce fait, NAVORIA ne sortira pas autant que certains autres jeux de même catégorie.

Cela étant dit, il y a déjà de quoi vivre quelques beaux moments autour d’une table, à la fois simples et sophistiqués. NAVORIA est un bon jeu, qui demande de s’organiser pour obtenir des éléments qui interagissent bien ensemble. Le titre se veut plus opportuniste et tactique que stratégique. L’expérience est fluide et les parties tombent sous l’heure de jeu rapidement, une fois l’iconographie maîtrisée. Pour une fois, et c’est salutaire, j’aurais aimé un peu plus de cartes, d’objectifs, de capacités pour encore plus de plaisir.

Attirant !

Une double utilisation des jetons Action intéressante dans un sublime écrin !



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