F.I.J. Cannes 2025

Tierlist des jeux joués :

Quelques détails et explications :


Agent Avenue (Iello)
Un jeu de cartes dans lequel il faut rattraper son adversaire autour d’une piste. À son tour, il s’agit de proposer deux cartes à son concurrent, l’une face visible et l’autre face cachée. Il en choisit une et se déplace selon ses indications. Le joueur actif récupère la carte restante et fait de même. C’est rapide, malin, et le bluff est omniprésent. Voilà un jeu qui marquera l’année 2025 par son minimalisme et son intelligence !

All-Star Draft (Palladis Games)
Les joueurs composent des équipes de Hockey par un « draft » classique et les comparent selon le nombre de caractéristiques communes que possèdent les cartes. Puis, vient la phase de « playoffs », à éliminations directes pendant laquelle les participants récupèrent tous leurs sportifs en main pour dévoiler les meilleures combinaisons possibles afin de gravir les marches vers la finale. Voilà un titre qui sort de l’ordinaire, de par son thème et sa dernière ligne droite. Le jeu est tactique, dynamique et accessible. Une belle surprise !

Blind Jack (Bandjo!)
Un des nombreux jeux d’ambiance plaisants du salon. Deux équipes se voient poser des questions dont les réponses oscillent entre 0 et 10. Il s’agit de mettre fin à sa série d’estimations avant de dépasser le fameux 21. L’équipe s’en rapprochant le plus remporte la partie. Un bon titre pour jouer entre amis, légers, et aux réponses toujours sujettes aux surprises et discussions.

Bricolage Heads (Fentasy Games)
Un duel expert. Les concurrents s’affrontent dans une ville, bondée de quartier de loisirs, en faisant des déchets des œuvres d’art. Ils organisent des expositions et attirent les visiteurs qui empruntent un réseau interactif. La gestion de ressources est le cœur de ce jeu, à la thématique originale et à la direction artistique audacieuse.

Cocoons (Bankiiiz Éditions)
Un jeu enfant associant observation, mémoire, taquin et communication. La boîte est superbe et la mécanique fonctionne du tonnerre. Malheureusement, je ne suis pas la cible, et je me suis vraiment ennuyée.

Color Words (Bankiiiz Éditions)
Un jeu de mots très libertaire dans lequel il s’agit de placer six mots dans une grille en tentant de placer des lettres réclamées sur les bonnes cases de couleur. Sans être mon style de jeu, j’ai passé un agréable moment.

Crystalla (Schmidt)
De l’Awalé pour récupérer des tuiles présentant des cristaux, « scorant » différemment, en fin de partie, selon leur nature. L’idée n’est pas des plus folles, et la direction artistique est complètement ratée. Le temps d’attente entre deux tours est important du fait de l’impossibilité d’anticiper. Au final, l’expérience est trop longue pour ce que le jeu propose. Le seul « twist » qui m’a marqué est la possibilité d’embêter ses adversaires en leur faisant recouvrir des cristaux déjà placés.

Dame Nature (Jeux Opla)
La réédition de KRÉO. Les joueurs doivent s’accorder en jouant des cartes dans le bon ordre pour construire un monde cohérent. La coopération fonctionne bien mieux que le visuel criard et peu lisible du prototype. Je n’ai pas trouvé beaucoup de divertissement dans cette proposition, qui mérite sans doute d’aller au-delà du premier scénario.

Danger (La Boîte de Jeu)
Un jeu de plis clivant au sein du salon. Soit on l’adore, soit on passe à côté. Je suis de celles qui, vraiment, n’ont pas accroché du tout. Le « twist » consiste à collectionner des cartes (une par dizaine) dont les unités des valeurs feront remporter des points. Mais les chiffres formant une suite s’annulent. J’ai eu l’impression de subir en permanence, sans aucun contrôle. Les interactions sont fortes, pourtant, et j’aime ça. Il mérite peut-être une seconde chance.

Eternal Decks (Pixie Games)
Sans doute la plus belle surprise de ce festival. Voici un jeu coopératif dans lequel les joueurs à tour de rôle doivent jouer une carte de leur main sur le plateau pour essayer de remporter quatre objectifs. Pour cela, il leur faut récupérer de nouvelles cartes avant que leurs pioches ne s’épuisent, synonyme de défaite collective. Chaque « deck » récupéré offre de nouvelles contraintes. Un très bon moment, inattendu, avec un titre original, sans effet leader, tendu, aux scénarios de plus en plus complexes, et à la direction artistique superbe.

Fifty (Iello)
Voici un autre jeu très clivant. Le titre propose aux participants d’inscrire secrètement des numéros de 1 à 50 dans six cases différentes. Ensuite, le premier joueur compte jusqu’à atteindre un chiffre écrit par quelqu’un et marque un nombre de points égal à l’intervalle entre les deux dernières valeurs écrites. Le jeu se poursuit ainsi dans le but de réaliser la plus grande série. J’ai vu des gens s’éclater comme s’ennuyer profondément. Personnellement, le jeu ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Mais je demande à réessayer dans une ambiance plus enjouée, avec les mêmes joueurs d’une manche ou d’une partie à une autre pour créer des conditions de « guessing  » plus prononcées. Mais, on se demande tout de même, au fil des explications et de l’expérience si les auteurs n’avaient pas pris de l’acide.

Home Staging (Blue Orange)
Un « Flip & Write » dans lequel les joueurs doivent dessiner les composants d’une pièce de maison tout en gardant de l’espace pour circuler. Là, je dis non… Le jeu ne m’a pas intéressé du tout. Je n’ai pas envie de jouer à Tetris sur une feuille dans mon coin pour définir un gagnant à la fin. Sans moi !

Ironwood (Super Meeple)
Un jeu asymétrique d’affrontement et d’occupation de territoires pour deux joueurs plutôt experts. Le jeu se fonde sur l’utilisation méticuleuse des capacités des cartes et sur la gestion de l’espace commun. Le titre en a sous le capot, mais ne correspond pas à mes goûts, tout simplement. Si vous aimez ce style, foncez ! Je suis certaine de ses qualités.

Jungo (Cocktail Games)
Un petit jeu de défausse. Il y en avait énormément sur le salon, frisant l’écœurement. Le « twist » vient du fait que les cartes jouées doivent être adjacentes en main. Les joueurs peuvent récupérer celles jouées juste avant la surenchère. C’est léger, joli, exotique, mais assez peu orignal. Reste que le titre possède une petite courbe d’apprentissage et qu’il est sans doute, dans son style, le plus agréable du moment.

Leaders (Studio H)
Déjà, la direction artistique en jette grave ! Le jeu attire incontestablement l’œil, mais il surprend également par sa grande qualité générale. Mécaniquement, le titre propose un duel abstrait dans lequel les concurrents recrutent quatre personnages en plus de leur Chef pour les activer à chacun de leurs tours de jeu. Le but est simplement de capturer le Leader adverse. Même si ce n’est clairement pas mon style de jeu, j’ai envie de rejouer et de découvrir les subtilités des pouvoirs et des déplacements. Le titre est beau et redoutablement efficace.

Les Cités Rivales (Gigamic)
Le jeu s’inscrit dans la gamme des jeux experts aux petites boîtes de Gigamic. Dans cette catégorie, il fait particulièrement bien le job. À son tour, il s’agit de déplacer le pion commun autour du plateau central pour activer la carte d’arrivée. La mécanique est classique, les objectifs un peu moins, puisque les joueurs s’affrontent sur quatre tirs à la corde parallèles prenant différentes formes. Tout s’entremêle pour donner un résultat calculatoire et très froid, sans doute trop pour moi. Mais le jeu, très carré, déborde de bonnes idées.

Les jardins suspendus (Gigamic)
Une direction artistique ressemblant beaucoup à AKROPOLIS, tout comme le public cible visé. Ici, il s’agit d’un placement d’ouvriers et d’une construction de tableau, à optimiser dans chaque recoin. Le titre est droit dans ses bottes, avec aucun cheveu qui dépasse. Il est bien pensé, parfaitement réalisé et extrêmement efficace. J’ai pris un plaisir certain dans ce classicisme. Il est une valeur sûre sans grande fantaisie par contre.

L’Île des Mookies (Le Scorpion Masqué)
Une parenthèse enchantée au cœur du salon. Un jeu enfant que j’ai joué entre adultes sans soucis. Il s’agit d’un jeu de collection et de prises de majorité pour deux joueurs. Les concurrents piochent des cartes, choisissent le côté qu’ils préfèrent et les empilent. La mémoire est également de la partie. C’est simple, magnifique et très efficace.

Lynx (Fentasy Games)
Le thème ne fait pas rêver. Les joueurs traquent des animaux en vue de vendre leurs fourrures. Outre cette rudesse, le jeu propose une gestion de main de cartes assez subtile pour des sensations frôlant, normalement, le jeu d’ambiance. La notion de marché évolutif du coût des bestioles et des fourrures est bien senti et le « gameplay » se révèle novateur. Pourtant, les manipulations et les points de règles alambiqués rendent le tout bien trop compliqué pour l’expérience. Je suis passée complètement à côté et n’ai pas du tout envie d’y revenir.

Mythicals (Repos Production)
Malgré une édition sublime, ce jeu de collection a eu bien du mal à me transporter. Il s’agit de récupérer des cartes de même couleur au centre de la table ou dans des défausses pour réaliser des suites. L’intérêt réside dans la course aux objectifs. Le « twist », qui n’en est pas, un consiste à donner à l’adversaire une carte récupérée que l’on possède déjà. Voilà… Et c’est bien tout. C’est assez pauvre niveau inventivité et bien plat au niveau expérience. Certes, il est possible de gonfler un objectif ou d’en retirer, mais ce jeu n’apporte vraiment pas grand-chose malheureusement.

One Round ? (Schmidt)
Une belle surprise malgré une illustration de couverture peu reluisante. En coopération, les joueurs doivent placer le mot inventé par le maître du jeu dans une grille circulaire selon sa ressemblance ou sa cohérence avec les termes qui les entourent. Difficile à « pitcher », mais l’expérience est véritablement satisfaisante et agréable. Un jeu d’associations d’idées et d’ambiance zen, intelligent et quelque peu novateur.

Opération Zèbre (Big Moustache Games)
Présenté comme un jeu de culture générale et d’ambiance, je dois avouer que j’y allais à reculons. Quelle belle surprise, que ce soit en mode coopératif ou compétitif ! Les joueurs, dans un premier temps, barrent des lignes d’informations sur la description d’un personnage, puis lisent sans interruption le texte restant afin que les camarades trouvent la bonne réponse. Évidemment, plus l’information est évidente, plus elle donne de malus. C’est frais, drôle, excitant et intelligent. Évidemment, certaines personnes seront écartées par les thèmes proposés, mais la rapidité des manches aide à rester dans la partie.

Osmosis (Jeux Opla)
Un jeu d’associations d’idées coopératif, encore ! Les joueurs décident ici du « scoring » et discutent autour du nombre d’éléments qu’ils voient rentrer dans ce « scoring ». Ils jouent avec des illustrations ou des mots. Même si certains dessins ne sont pas très explicites, l’expérience est satisfaisante, sans vraiment rentrer dans le Panthéon du genre.

Paper World (Lumberjacks Studio)
Quelle déception ! Avec un nom pareil et des ciseaux présents sur les illustrations, je m’attendais à un jeu de « customisation » de cartes. Mais pas du tout ! Il s’agit de récupérer des cartes au centre de la table pour faire un tableau personnel, avec la possibilité de suites qui se superposent. Les ciseaux servent à sauter une valeur. En résumé, la proposition est déjà vue et assez pauvre ludiquement. Je n’ai toujours pas compris l’intérêt de cette sortie.

Présages (Spiral Éditions)
Fichtre, que c’est beau, et que c’est bon ! Je l’avais déjà joué à Vichy, mais cette deuxième expérience fut encore meilleure. Ce jeu de cartes, par équipe, associe plis et défausses avec une extrême élégance. Tout réside dans les informations que les joueurs parviennent à faire comprendre à leur coéquipier pour court-circuiter les adversaires. C’est subtil, intelligent, nouveau, rafraîchissant, tactique et remarquablement édité. Il frise la perfection.

Tag Team (Le Scorpion Masqué)
Voilà un auto-battler très prometteur. Le principe est simple, les joueurs se constituent un paquet de cartes pour bastonner avec les deux personnages adverses. La carte ajoutée à chaque tour est placée à un endroit précis du « deck » pour mieux attaquer ou se protéger en tentant de contrer l’adversaire. J’ai vraiment envie de rejouer. Même si la plupart du « gameplay » se joue en automatique, c’est un type de jeu que je connais mal et que j’ai envie de découvrir.

Take Time (Libellud)
Les joueurs, sans communication, positionnent des cartes autour d’une horloge afin que leurs valeurs (simples ou additionnées) soient croissantes. Le jeu me fait terriblement penser à THE MIND, que je trouve plus surprenant, instantané et moins alambiqué. Attention, je n’ai fait que le premier scénario, et cela, à deux joueurs. Je pense que le titre propose quelque chose de plus satisfaisant en campagne et à nombreux. Sur cette première impression, je passe mon tour.

Terres de Loups (Origames)
La boîte est très jolie et cache un jeu de plis, de majorités et de prises de territoires pour deux joueurs. Le perdant de chaque pli, retourne sa carte, qui perd sa valeur, mais découvre et place un jeton dans un territoire qui influencera le cours de la partie. Le titre est très malin, et véritablement taquin. Son côté SCHOTTEN TOTTEN est évident sans procurer du tout les mêmes sensations. C’est un très grand oui !

Ticket Gagnant (Bouvier International)
J’aime bien les jeux de paris hippiques, même sans être amateur de ce divertissement. Celui-là est très simple. Les joueurs influencent la course en jouant des cartes, qui placent et déplacent les chevaux. Le jeu est léger, universel et fait le boulot qu’on lui demande. Les participants se prennent au jeu des paris, qui ne sont jamais punitifs. Un bon moment, sans prétention !

Tic Tac Top (Explor8)
Explor8 se met aux jeux d’ambiance ! Ici, un maître du jeu choisit sept éléments d’une catégorie lorsque les autres joueurs en placent neuf dans une grille de morpion. L’annonce des mots choisis par le premier joueur prend la forme d’un Bingo, puisque les joueurs gagnent des points en remplissant lignes et colonnes. C’est tout bête et cela fonctionne à merveille. Un très chouette moment, sans prétention, mêlant chance et cohérence.

Tilt (Actarus Éditions)
Un pendu revisité en mode coopératif. Le côté maîtresse d’école et Roue de la Fortune m’a vraiment laissé de marbre. Beaucoup de temps morts pour un jeu dans lequel la moitié des joueurs proposent des lettres lorsque les autres s’ennuient. Même si le nombre de propositions sur le mot final est égal au nombre de mots trouvés auparavant, j’ai bien eu du mal à tenir toute la partie.

Toy Battle (Repos Production)
Certainement le jeu qui m’a le plus emballé ! Cet affrontement pour deux joueurs propose aux concurrents de se frayer un chemin vers le Château adverse pour l’emporter ou de récupérer des gemmes en encerclant des zones. Les participants jouent des tuiles, aux pouvoirs différents dans cette version plateau de Clash Royale. Je suis moins fan de la direction artistique, mais tout le reste est absolument excellent.

Yeti Snack (Mandoo Games)
Des formes à reproduire à l’aide de jetons et surtout d’un moule en silicone pliable. C’est saisissant à la découverte, mais je suis moins certaine que le jeu sorte vraiment sur le long terme. Un bon moment tout de même, entre agacement et fierté de réussir. J’ai vu, j’ai vaincu, je reviendrai occasionnellement.

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