Un Œil sur KAKAPO

Carte d’Identité

3-8 joueurs

7 ans

30 min

Cartes / Défausse

Familial

Juin 2022

13 €

Auteur : Gilles Monnet
Illustrateur : Stivo
Éditeur : Spot Games
Distributeur : Spot Games


Thématique ★★☆☆☆
Esthétique ★★★★☆
Complexité ★★☆☆☆
Réflexion ★★☆☆☆
Interactions ★★★★☆
Rejouabilité ★★★★☆

Une description rapide

Incarnez le futur prochain Roi d’une île du Pacifique !

Une partie se compose de deux ou trois manches pendant lesquelles l’objectif de chaque joueur est de se débarrasser de toutes ses cartes en main. En début de la partie, chaque joueur reçoit une carte Portrait, déterminant son personnage de départ (Roi, Reine, Trouduk, Serviteur…) et 16 cartes. Il en conserve 13 et place les trois restantes dans sa réserve personnelle. Celle-ci lui servira au début des manches 2 et 3 afin d’inverser des cartes de sa nouvelle main. Une manche se compose de plusieurs tours de jeu qui se déroulent en sens horaire. La Reine débute le premier tour de chaque manche en jouant une combinaison de 1 à 4 cartes de sa main de même valeur. Les joueurs suivants peuvent soit jouer un même nombre de cartes de valeur supérieure ou passer leur tour. Les cartes portant un double numéro comptent pour deux cartes. Le 1 l’emporte sur le 10 et la carte Kakapo, jouée seule sur une combinaison, remporte définitivement le tour de jeu. Elle permet également au Roi d’infliger l’Épreuve du Totem au perdant de ce tour, dont la combinaison a été recouverte. Le Roi positionne le totem selon le nombre de cartes de pénalité qu’il souhaite infliger alors que son adversaire doit deviner ce chiffre s’il ne veut pas piocher ce nombre supplémentaire de cartes. Dès qu’un joueur n’a plus de carte en main, il remporte la manche. Les cartes personnages sont à nouveaux redistribuer hiérarchiquement selon l’ordre de défausse totale des mains des joueurs. Le Trouduk et le Serviteur s’échangent alors des cartes en faveur de ce dernier.

Dès qu’un joueur a remporté deux manches, la partie s’arrête et ce joueur est déclaré vainqueur. Sinon, la troisième manche sera déterminante.

Extensions « Ambiance »
– Haka Tapé : Une notion de réflexe et de rapidité
– Putch : Du chaos dans le changement de rôles en cours de manche

Extensions « Reflexion »
– Rapido : De la rapidité pour un ordre de jeu « au plus rapide »
– Vahiné : Prise en compte de la somme des valeurs des cartes jouées

Oui ou Non

  • Un univers polynésien agréable
  • Un Président / « Trouduc » sous forme de Party-game plus réflexif
  • Les trois manches permettant des alliances entre joueurs
  • Des choix de conservation de cartes d’une manche à l’autre pour plus de contrôle
  • Quatre extensions, chacune apportant un aspect différent au titre
  • Fabrication française
  • Un soutien financier à la sauvegarde du Kakapo, perroquet en voie de disparition, pour chaque vente.
  • Des règles du jeu plutôt floues
  • Des noms de cartes aux jeux de mots douteux

En Résumé

Le KAKAPO est un perroquet polynésien en voie de disparition. C’est aussi le titre du nouveau jeu de Spot Games, après le très remarqué 101, LE MATCH.

La consonance plutôt amusante du nom de cet oiseau exotique a donné quelques envies de fantaisie à l’auteur, Gilles Monnet. Ainsi, on retrouve des jeux de mots pour nommer chaque carte du jeu. Il faut bien avouer qu’ils sont plus ou moins bien inspirés et parfois d’un goût douteux. Mais ils incarnent assez bien l’esprit loufoque et décalé de ce « Trouduc » tropical.

En effet, KAKAPO s’appuie essentiellement sur la mécanique du jeu de cartes traditionnel du Président. L’objectif de chaque joueur est de se débarrasser au plus vite de l’ensemble de ses treize cartes en main. Ici, elles sont de deux types, affichant un chiffre ou deux chiffres, ces dernières comptant ainsi pour deux cartes. Cette première petite subtilité augmente le nombre de possibilités tactiques et de combinaisons possibles. Autre petit twist intéressant, au début de la partie, les joueurs se constituent une réserve de trois cartes qu’ils pourront échanger contre d’autres avant les manches deux et trois. Ces choix impliquent davantage de contrôle sur une pioche parfois peu favorable. Ainsi, KAKAPO prend quelques peu ses distances avec le Président en injectant deux ou trois changements, minimes mécaniquement, mais suffisamment subtils pour changer les sensations de jeu.

L’esprit loufoque et décalé de ce « Trouduc » tropical.

D’ailleurs, KAKAPO s’éloigne encore plus franchement de son jeu d’appui en choisissant d’intégrer progressivement des règles rappelant certains codes de jeux d’ambiance. La première, l’Épreuve du Totem, présente dans le jeu de base, incorpore une notion de « guessing » et de bluff, suivie d’un choix de contraintes à infliger à son adversaire direct. Disons le très honnêtement, j’ai bien eu du mal à comprendre ce que cet élément venait faire au beau milieu d’un jeu plutôt sérieux. J’ai enfin pu saisir l’idée globale en expérimentant les apports de deux extensions proposées. Celles-ci positionnent clairement le jeu dans le « Party-game », ce qui brouille quelque peu les pistes de la cohérence du titre.

En effet, d’un côté, on rajoute au Président quelque chose de plus réflexif ou tout du moins plus tactique, notamment dans les deux autres extensions, et de l’autre, on lui incorpore des actions plus ou moins potaches, tâchant à le rendre très premier degré, spontanée et instinctif. J’avoue avoir été perdue par ce double objectif assez paradoxal. Mais le concept a le mérite de proposer un jeu à la carte, très rejouable et s’adaptant aux volontés des joueurs autour de la table.

Le cul entre deux chaises, il propose, avec nostalgie, de détourner le jeu du Président en quelque chose, à la fois de plus sérieux et de plus fun.

KAKAPO est en ce sens un jeu assez déroutant. Le cul entre deux chaises, il propose, avec nostalgie, de détourner le jeu du Président en quelque chose, à la fois de plus réflexif et de plus fun. L’univers maori est très agréable et les illustrations apparaissent amusantes. Encore une fois, le paradoxe entre le sérieux de la cause première, à savoir aider à la préservation d’une espèce en danger, et l’humour proposé par la direction artistique laisse une impression très étrange, qui personnellement m’a complètement décontenancée. Bref, si vous aimez le Président (le jeu, pas Macron…) et que vous cherchez à le customiser, alors foncez ! En plus, la fabrication est 100% française et ça c’est chouette.

Au Final

Contrariant !
★★☆☆☆

Une revisite du Président, manquant de cohérence, entre fun et sérieux !


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