
Carte d’Identité
Une description rapide
Incarnez des industriels du 19ème siècle et faites prospérer votre empire économique en achetant des entreprises, capables d’extraire des ressources et de les transformer de manière la plus rentable possible.
En début de partie, les joueurs reçoivent une carte Industriel, aux capacités singulières, une carte Entreprise de départ et les ressources associées, et quatre jetons d’enchère numérotés de 1 à 4. Une partie se compose de quatre tours, divisés en deux phases :
– Phase d’Enchère. Selon le nombre de joueurs, un nombre de cartes Entreprise est placé au centre de la table. En commençant par le premier joueur, et à tour de rôle les joueurs doivent positionner un de leurs jetons Enchère sur une carte. Il ne peut pas y avoir deux disques de même valeur ni de même couleur sur une carte. Les enchères se terminent lorsque tous les joueurs ont placé leurs quatre disques. De gauche à droite, les enchères sont résolues. Le joueur ayant misé la plus haute enchère remporte la carte. Les autres joueurs présents récupèrent la compensation de la carte multipliée par l’enchère qu’ils ont misée. Il s’agit le plus souvent de ressources ou d’effectuer des transformations de ressources.
– Phase de Production. Les joueurs activent leurs cartes de production dans l’ordre de leur choix et une seule fois chacune. Chaque effet de carte doit être activé dans l’ordre de haut en bas en commençant par l’effet de base. Si la carte a été améliorée, un effet supplémentaire pourra être activé. Les activations permettent de récupérer des ressources et de les transformer en d’autres ressources, en jetons Amélioration ou en argent.
Lorsque tous les joueurs ont terminé leur phase de Production, une nouvelle manche commence avec un nouveau premier joueur.
A la fin du quatrième tour de jeu, la partie prend fin. Le joueur possédant le plus d’argent est déclaré vainqueur.
Oui ou Non

- Une identité graphique singulière, jolie et cohérente thématiquement
- Un matériel très agréable et de qualité
- Une iconographie impeccable, permettant une compréhension instantanée des effets de cartes
- Un jeu d’une grande pureté et très élégant
- Des règles explicables en quelques minutes
- L’enchainement de deux phases liées mais aux sensations très différentes
- Des enchères malignes et peu contraignantes
- Le système de compensation des enchères échouées
- Des combinaisons d’effets de cartes simples à appréhender mais complexes à maitriser entièrement
- Une courbe d’apprentissage intéressante
- L’ordre important d’activation des cartes
- Une recherche intense d’optimisation
- Une belle profondeur de réflexions tactiques et stratégiques
- Des parties rapides
- La facilité et la lisibilité du décompte de fin de partie
- La variante « expert » augmentant considérablement la difficulté

- Le joueur fictif à deux joueurs
- Les activations de cartes très solitaire
En Résumé
C’est sur la pointe des pieds, en plein cœur de l’été, que LES HAUTS FOURNEAUX est arrivé en boutique ludique. Cette sortie regrettablement discrète, s’accorde pourtant parfaitement avec la sobriété et l’élégance du titre. L’efficacité et la pureté n’ont sans doute pas besoin de faire grand bruit.
LES HAUTS FOURNEAUX est un modèle dans le genre. Les deux phases, d’enchères et d’activations de cartes, sont minimalistes à souhait. Le titre va à l’essentiel en proposant deux composants très différents mécaniquement et émotionnellement, et pourtant fortement liés l’un à l’autre. Si la phase d’enchères propose des interactions tendues, la seconde phase est bien plus solitaire. Mais ces deux étapes, dépendantes l’une de l’autre, réclament des capacités d’anticipation et d’optimisation très importantes.
Les actions à réaliser sont encore une fois très pures. Jouer se résume à poser quatre pions et à se laisser guider par les capacités des cartes à activer. Mais tout n’est pas si simple malgré ces règles de jeu très accessibles. Les joueurs doivent se construire un moteur efficace de transformation de ressources pour pouvoir amasser le plus d’argent possible. Mais les ressources récupérées par compensation peuvent être parfois tout aussi utiles qu’une carte supplémentaire qu’il faudra rentabiliser. L’ordre d’activation des cartes, en amont choisies dans les phases d’enchères, est primordial. Les joueurs rentrent alors dans une phase d’optimisation maximale dans laquelle chaque ressource doit être utilisée. Le cerveau fume, faisant d’ailleurs disparaitre l’espace d’un instant la notion d’adversaires.
L’énorme point fort du jeu tient dans ce paradoxe entre un matériel minimaliste, des règles très simples à appréhender, un temps de jeu plutôt rapide et la profondeur des réflexions demandées. Même les plus réfractaires aux jeux de combinaisons de cartes, dont je fais partie, lui trouveront un charme presque désuet. LES HAUTS FOURNEAUX est une tromperie enchanteresse. Il laisse croire à sa facilité alors qu’il réclame un investissement cérébral important.
Les deux modes proposés, classique et expert, permettent des expériences de difficultés différentes. A deux joueurs, le joueur fictif fonctionne plutôt bien même si ce n’est clairement pas dans cette configuration qu’il me séduit le plus. Le matériel tout comme les illustrations des cartes respectent la simplicité et l’élégance de la cohérence globale du jeu. L’iconographie est très parlante et permet une prise en main immédiate, sans jamais revenir au livret de règles. LES HAUTS FOURNEAUX est un excellent jeu de combinaisons. Les enchères permettent de le rendre un peu plus « fun » que d’autres du même style. Sa facilité d’accès et son minimalisme sont des atouts majeurs pour le rendre un peu moins discret.