Un Œil sur TORRES

Carte d’Identité

2 – 4 joueurs

10 ans

90 min

Abstrait / Placement / Points d’action

Amateurs

37 €

Auteurs : Wolfgang Kramer et Michael Kiesling
Illustrateur : Michael Menzel
Éditeur : Huch !
Distributeur : Atalia


Juin 2021

Spiel des Jahres 2000


Une description rapide

Construisez le plus haut et le plus grand château pour prendre la succession du roi !

La partie se compose de trois manches représentant les années de construction. Entre trois et quatre tours de jeu composent chaque année. Chaque joueur reçoit en début de chaque manche des blocs de construction répartis en plusieurs piles. A tour de rôle, les joueurs effectuent leur tour de jeu en utilisant leurs cinq points d’action afin de réaliser les actions suivantes :
– Placer un nouveau chevalier (2 points d’action) sur une case libre de même niveau ou d’un niveau inférieur et directement adjacente à un chevalier de même couleur.
– Déplacer un chevalier sur une case adjacente (1 point d’action par case) horizontalement, verticalement, d’un niveau strictement supérieur, de niveaux inférieurs ou en passant par une porte d’un château pour ressortir par une autre.
– Poser des blocs provenant d’une seule de leurs piles (1 point d’action par bloc) pour agrandir un château ou augmenter sa hauteur. Un château ne doit jamais être plus haut que la surface qu’il occupe et ne doit jamais rejoindre un autre château.
– Acheter une carte Action parmi trois prises sur le dessus de sa pioche personnelle (1 point d’action).
– Jouer une carte Action (0 point d’action). Elles permettent notamment des déplacements de chevaliers, des placements de blocs inédits ou encore des points d’action supplémentaires.
– Progresser sur la piste de score (1 point d’action)
A la fin de chaque manche, un décompte de points de victoire a lieu. Chaque joueur gagne des points pour son chevalier le plus haut de chaque château dans lequel il est présent. Le niveau auquel se trouve le chevalier est multiplié par la surface du château. De plus, le bonus du roi est attribué aux joueurs ayant un chevalier à l’étage correspondant à la manche en cours dans le château occupé par le roi. Le joueur avec le moins de points de victoire déplace alors le roi dans le château de son choix et choisit le premier joueur pour la manche suivante.

Le joueur ayant accumulé le plus de points de victoire à la fin des trois manches remporte la partie.

Oui ou Non

  • Des règles très accessibles
  • Un jeu ultra tactique entre placements et blocages
  • Le look « suppositoires » des figurines, drôle et original
  • Un rendu en trois dimension très agréable visuellement
  • Une mécanique d’utilisation de points d’actions largement utilisée par les deux auteurs
  • Un jeu abstrait très efficace
  • Classique dans le fond et la forme
  • Des choix tactiques importants à chaque instant tant sur l’utilisation des Chevaliers que sur les constructions de blocs
  • Des intéractions très fortes
  • Un temps de jeu idéal
  • Fonctionne très bien de deux à quatre joueurs
  • Une très bonne rejouabilité, accentuée par les variantes proposées
  • La manipulation minutieuse des éléments, particulièrement des chevaliers à l’équilibre instable
  • Un aspect graphique un peu vieillot
  • La puissance de certaines cartes par rapport à d’autres qui peut avantager les bonnes pioches

En Résumé

A t-on encore vraiment besoin de présenter TORRES ? Sans doute si comme moi, ce titre vous dit vaguement quelque chose de nom et de réputation mais que vous n’avez jamais eu l’occasion d’y jouer. En tout cas, c’est ce qu’à pensé avec raison Atalia en le rendant disponible dans son catalogue.

TORRES est signé du fameux duo d’auteurs Kramer et Kiesling et a obtenu le Spiel des Jahres 2000. Tout ça ne nous rajeunit pas ! Si le jeu est considéré comme un « must have » par de nombreux joueurs, il apparait également très classique dans ce qu’il propose. En effet, il s’agit d’un jeu de placement et de blocage dans un espace restreint dans lequel les joueurs vont devoir jouer des coudes pour construire les plus grands châteaux possibles et occuper la place la plus haute possible dans chacun d’eux. Ah oui j’oubliais, le thème aussi est classique ! Ce manque de modernité pourrait nous provoquer quelques angoisses si le titre ne révélait pas son immense efficacité et sa puissance tactique de manière immédiate.

En effet, dès le début de partie, on comprend instantanément que chaque placement, que ce soit d’un bloc ou d’un chevalier, prend une importance considérable. Il s’agit de se mettre en position favorable tout en laissant le moins d’opportunités possibles aux adversaires. Les intéractions sont par conséquent très fortes, ce qui rend compte d’une tension très grande sur chaque action. Les joueurs d’échecs se feront un malin plaisir de calculer chaque coup possible alors que les joueurs plus instinctifs, dont je fais partie, ne comprendront les véritables enjeux tactiques qu’au terme de nombreuses parties se soldant par des échecs successifs. Mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et les erreurs commises et comprises au fur et à mesure des défaites donnent une réelle envie de jouer et de rejouer pour s’améliorer. En ce sens, TORRES possède une belle courbe d’apprentissage tactique et addictive.

Autre point très appréciable, c’est le décalage entre des règles très accessibles et la profondeur des réflexions que le jeu génère. C’est d’une pureté et d’une efficacité à faire pâlir pas mal de jeux modernes actuels. Il est ainsi familial dans sa prise en main et demande une certaine rigueur dans les actions à entreprendre. De même, la durée des parties reste tout à fait satisfaisante, autour d’une soixantaine de minutes, alors que les analyses et actions de certains joueurs peuvent réclamer un temps certain.

Même si je suis carrément « nulle » à ce type de jeu très abstrait dans lequel j’ai beaucoup de mal à me projeter, TORRES impressionne par son apparente simplicité associée à des stratégies et tactiques poussées. La puissance de certaines cartes et le hasard de la pioche peuvent parfois sembler injustes mais la possibilité offerte aux joueurs de jouer avec leur dix cartes en main semblent une alternative intéressante pour palier à ce déséquilibre. Son « look » un peu vieillot nous rappelle que si ce jeu existe encore en 2021, c’est qu’il n’a plus rien à prouver, pas même à rendre des comptes sur des chevaliers en forme de « suppositoires »… Il fallait oser !


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