Un Œil sur MAHARAJA

Carte d’Identité

1 – 4 joueurs

12 ans

90 min

Majorité / déplacements

Amateurs

50 €

Auteurs : Michael Kiesling et  Wolfgang Kramer
Illustrateurs : Samuele Gaudio et Klemens Franz
Éditeur : Intrafin
Distributeur : Intrafin


Avril 2021


Une description rapide

Incarnez un Prêtre au service d’une divinité hindoue et arpentez le Royaume pour construire Sanctuaires et Statues en son honneur !

La partie se compose d’une succession de tours de jeu, divisés en cinq phases :
– Phase du Maharaja. Placez le Maharaja sur la ville indiquée par l’Étendard le plus à gauche sur la piste du Maharaja. déplacez ensuite cet étendard sur le premier emplacement disponible à droite de la piste.
– Phase de Planification. Tous les joueurs programment simultanément leurs deux actions qu’ils réaliseront sur ce tour en positionnant secrètement les aiguilles sur les actions appropriées de leur Disque d’actions.
– Phase d’Actions. Les joueurs réalisent leurs deux actions programmées lors de la phase précédente. Il s’agit de construire Statues et/ou sanctuaires avec différents bonus, de récupérer de l’argent, de récupérer des sanctuaires de la réserve générale, de changer de personnage ou d’obtenir des points de victoire contre de l’argent. Pour pouvoir construire en Ville (Statue ou Sanctuaire), le joueur doit avoir son Prêtre présent dans celle-ci, contrairement aux constructions de Sanctuaires dans les Villages qui ne nécessitent pas la présence du Prêtre. Une ville est accessible par un Prêtre si au moins un Sanctuaire est construit dans chaque village traversé sur son chemin. Le joueur paie alors un droit de passage aux propriétaires des Sanctuaires.
– Phase de décompte des Villes. Un décompte de Culte a lieu dans la Ville occupée par le Maharaja. Les joueurs font alors le calcul de leurs points de culte obtenus en additionnant les valeurs de leurs Statues érigées (celle construite au centre de la ville est bonifiée), de leurs sanctuaires construits et de la présence ou non de leur Prêtre. Selon le classement, fonction du nombre de points de Culte obtenu, les joueurs récupèrent de l’argent et réalisent l’action bonus d’une tuile récompense, qu’ils positionnent en haut de cette piste.
– Phase de fin de tour. Les espaces vides de la piste des Étendards sont remplis par glissement et les tuiles Récompense glissent vers le bas.

A la fin du septième tour, ou lorsqu’un joueur a érigé sa dernière statue, la partie prend fin. Le décompte final prend en compte :
– Des points de victoire pour chaque statues érigées
– Des points de victoire pour l’argent restant
– Des points de victoire selon un dernier classement de Culte
Le joueur ayant accumulé le plus de points de victoire remporte la partie.

Oui ou Non

  • Un plateau de jeu gigantesque et très beau
  • La finesse des illustrations sur les figurines
  • Un rendu visuel en cours et fin de partie très agréable
  • Un jeu de majorité efficace et exigeant
  • La nécessité d’anticipation sur les Villes de décompte suivantes
  • La rejouabilité proposée par les différentes variantes pouvant être ajoutées
  • De la programmation plutôt classique
  • Les pouvoirs asymétriques des Personnages
  • Un respect thématique plutôt rare sur un jeu assez mécanique
  • Des scores toujours très tendus
  • Des règles très accessibles
  • Les interactions fortes, et représentant le cœur du jeu
  • Une petite part de bluff
  • Le plastique, c’est pas toujours fantastique
  • La nécessité de posséder une table de jeu de 4 mètres !
  • Un jeu qui a malheureusement un peu vieilli
  • Répétitif
  • Les puissantes capacités des Personnages les plus hautement chiffrés, alors que jouer en dernier est déjà un avantage sur un jeu de majorité…
  • Plus intéressant à partir de trois joueurs

En Résumé

MAHARAJA revient sur le devant de la scène ludique avec une réédition haute en couleur. Effectivement, la première chose qui saute aux yeux, c’est la profusion de matériel, qui peine d’ailleurs à rentrer en totalité dans la boîte, et les couleurs éclatantes (voire criardes…) choisies pour remettre en valeur cet ancien titre du fameux duo d’auteurs. Le rendu visuel ne laisse pas indifférent, même si on aurait préféré des figurines en bois plutôt que du plastique. Mais la lisibilité a clairement été privilégiée dans un jeu ou la lecture du plateau est essentielle. C’est aussi par cette abondance de couleurs que la thématique est mise en valeur. On ne peut pas se tromper une minute, nous sommes bien en Inde, et nous allons essayer de parcourir le Royaume pour l’inonder de Statues et Sanctuaires à effigie de la divinité que nous représentons. J’ai personnellement un petit faible pour les représentations de ces quatre divinités indiennes sur les Statues. C’est un détail, certes, mais très plaisant. Les règles du jeu annoncent une grande accessibilité, paradoxalement à l’expérience des premières parties quelque peu déroutantes et tendues dans tous les sens du terme. L’argent vient très vite à manquer et les très nombreuses possibilités promises se réduisent considérablement avec le manque d’argent. Les décomptes de fin de manche se jouent dans un mouchoir de poche. Il va donc falloir jouer serré quasiment en permanence et ne jamais prendre à la légère le choix d’un lieu de placement plutôt qu’un autre. Mécaniquement, MAHARAJA a un peu vieilli. Ses composantes ne présentent pas une grande originalité maintenant que de nombreux jeux sortis se sont largement inspiré de lui. Il articule de la programmation en simultanée avec des décomptes réguliers de majorité. Le tout fonctionne très efficacement, en pénétrant quelque fois sur le terrain d’un jeu presque abstrait. Les différents « bonus » disséminés sur les emplacements à occuper, les personnages incarnés, ou les tuiles récompense permettent d’effectuer des changements d’options tactiques ou stratégiques souvent déterminants et ainsi d’atténuer l’impression de répétitivité. Mais l’essentiel des décisions à prendre se centre sur une capacité d’analyse du plateau de jeu et d’anticipation. Il est en effet question de prévoir les prochaines visites du Maharaja, les probables actions des adversaires, et surtout la réalisation concrète de nos propres programmations d’action. Nos plans sont souvent perturbés pas les actions effectuées avant notre tour de jeu. Ainsi, l’ordre du tour est primordial. Et s’il apparait intéressant de jouer en premier pour éviter toute déconvenue, il est souvent important de terminer un tour de jeu avant un décompte de majorité, d’autant plus que les pouvoirs des personnages jouant en dernier sont les plus puissants. Mais l’équilibre semble préservée entre l’assurance de voir ses plans tactiques se concrétiser et mettre un point final aux actions pouvant être réaliser juste avant un décompte. La façon dont MAHARAJA organise sa chasse aux points de victoire en deux temps est subtile. D’abord, les joueurs devront amasser de l’argent pour ensuite penser à la victoire. Ces deux objectifs, organisés en deux temps de jeu se font pourtant simultanément même si l’impression donnée relève d’une scission entre les deux et peut apparaitre déstabilisante. MAHARAJA présente donc un jeu de programmation plutôt classique à des fins de placements et de majorités. Les fortes interactions se déroulant sur le plateau de jeu mais aussi dans les gains des bonus le rendent particulièrement exigeant. Il sera, pour ces raisons, meilleur à partir de trois joueurs, les contraintes se multipliant. Les différentes variantes proposées permettent une belle rejouabilité. Et dernière chose, MAHARAJA réussit à rester thématiquement cohérent alors que son système de jeu est proche d’un jeu abstrait. Fait rare, il impose réflexion, calculs et rigueur dans un jeu de programmation, un style qui d’habitude a tendance à être plus ou moins chaotique et hasardeux.


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3 réflexions sur “Un Œil sur MAHARAJA

  1. Bonjour,
    Concernant MAHARAJA et sa variante solo, j’aurais aimé savoir si lors de son action dans la partie supérieure de sa tuile il doit déplacer son prêtre dans ce lieu ? Sachant qu’en suite, dans la partie centrale de sa tuile, il faut déplacer son prête obligatoirement !
    Merci pour votre analyse et votre réponse !

    J’aime

    1. Bonjour,
      Ne jouant quasi jamais en solo, je ne pourrais malheureusement pas vous répondre sur ce point… C’est pour cela que je ne donne jamais mon avis solo sur des jeux multiples… Je ne peux que vous conseiller d’adresser votre question à l’éditeur 😉 Merci de me lire.

      J’aime

  2. Bonjour,
    J’ai acheté ce jeu récemment et j’adore son thème et sa technique. Je suis uniquement un joueur solo, et celui-ci est très bien ficelé.
    Cependant j’aurais une petite question à vous poser :
    Lors de l’action de l’IA, en seconde partie il doit déplacer son prêtre, jusque là rien de spécial. Mais en première partie d’action il doit ériger des statues ou sanctuaires dans différentes villes. Ma question est : doit-il aussi déplacer son prêtre durant cette phase ?
    Merci d’avance pour votre retour.

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