Un Œil sur ECOS : CONTINENT ORIGINEL

Carte d’Identité

2 – 6 joueurs

14 ans

60 min

Loto / Combinaisons de cartes

Initiés

35 €

Auteur : John D. Clair
Illustrateurs : Sabrina Miramon et Matt Paquette
Éditeur : Lucky Duck Games
Distributeur : Lucky Duck Games


Décembre 2020


Une description rapide

Incarnez des forces de la nature œuvrant ensemble à la création de la planète.

Le premier joueur révèle un par un des éléments, représentés par des pions à piocher dans le sac. Simultanément, chaque joueur va pouvoir assigner un de ses cubes d’énergie à l’élément correspondant présent sur l’une de ses cartes. Lorsque tous les éléments d’une carte sont recouverts d’un cube d’énergie, les joueurs peuvent activer cette carte, et suivre les recommandations inscrites dessus. Il est souvent question d’ajouter un territoire, une montagne, un arbre ou un animal sur le plateau, que les joueurs construisent ensemble par l’assemblage de tuiles. Ils peuvent ainsi gagner des points de victoire selon les différents agencements de ce monde en construction. Lorsqu’une carte est activée, elle est ensuite tournée d’un quart de tour jusqu’à ce que l’action ne soit plus disponible et la carte ainsi défaussée. Si jamais les joueurs ne veulent ou ne peuvent pas placer un cube d’énergie sur l’élément pioché du sac, ils peuvent tourner leur cadran personnel d’un quart de tour et éventuellement prendre l’action bonus associée (gagner ou jouer une carte ou récupérer un cube d’énergie). Lorsqu’un élément « déchainé » est pioché, les joueurs l’utilisent comme un joker en plaçant un cube d’énergie sur n’importe quel élément d’une de leurs cartes et tous les éléments sont remis dans le sac. L’action de pioche est transférée au nouveau premier joueur.

La partie se termine lorsqu’un joueur totalise 80 points ou plus après la pioche d’un élément « déchainé ». A ce moment là, le joueur ayant le plus de points de victoire l’emporte.

Oui ou Non

  • Une thématique très attrayante
  • Un matériel de qualité et très agréable (notamment les boites de rangement de jetons)
  • La mécanique d’un loto associée à des combinaisons de cartes
  • Des règles accessibles
  • La matérialisation des réalisations de cartes par la pose de tuiles, ou de jetons sur un plateau commun en construction
  • La puissance de son « moteur » à points de victoire, une fois réalisé
  • L’adaptation possible des durées de partie
  • Une profondeur tactique importante
  • Une Course aux points
  • Un aspect conquête par la pose des arbres, des montagnes mais surtout des animaux
  • Un livret de règles et l’utilisation d’un vocabulaire pas vraiment intuitif
  • Une visibilité stratégique très difficile
  • Assez répétitif
  • La rotation permanente des cartes complexifiant la lisibilité globale du jeu
  • Beaucoup de cartes (notamment en main en début de partie) ce qui rend le chemin vers les combinaisons très long
  • Une ambiance sérieuse et « polaire » autour de la table
  • Beaucoup de hasard
  • Un temps de jeu haché par l’activation des cartes donnant lieu a des interprétations d’actions plus ou moins claires

En Résumé

ECOS : CONTINENT ORIGINEL avait tout pour me plaire. Son thème, dans un premier temps, de reconstruction d’un « écosystème » en Afrique Sauvage m’attirait beaucoup. Son matériel, de grande qualité et particulièrement agréable, me donnait l’eau à la bouche. J’apprécie beaucoup la constitution d’une zone de jeu commune par la pose de tuiles, alors, lorsque j’ai pu lire ça et là que le jeu s’apparentait à un « AUGUSTUS en jeu de plateau » ou à un « AUGUSTUS pour gameurs », j’étais convaincue et séduite avant même d’avoir commencé ma première partie. Et malheureusement ma déception fut grande. Non pas que le jeu soit mauvais… Au contraire, il a un fort potentiel et emprunte à AUGUSTUS sa mécanique géniale et jouissive de « Loto tactique ». Mais ce système de jeu tombe quelque peu à plat dans ECOS, qui se veut stratégique et sérieux en s’appuyant sur une mécanique légère et surtout beaucoup trop hasardeuse. Le pari d’associer ces deux aspects était franchement osé. Mais il faut bien reconnaitre que la proximité mécanique avec AUGUSTUS oblige à la comparaison, qui ne tourne pas à son avantage. Là où AUGUSTUS provoque une attente à chaque tirage de jetons, et présente un aspect tactique très malin dans une ambiance virevoltante, ECOS nous plonge très vite dans des prévisions stratégiques « autistiques », peu contrôlables et finalement assez ennuyeuses. Les règles de jeu sont plutôt accessibles, même si leurs explications auraient pu être plus limpides. Et pourtant, les difficultés commencent dès le début de partie, avec un très grand nombre de cartes en main… On se retrouve rapidement dans le flou pour choisir de jouer ou d’activer certaines cartes plutôt que d’autres… Les paquets de cartes de départ, assez inégaux entre eux, ne nous aident pas beaucoup, tout comme la rotation des cartes et certaines explications d’actions peu intuitives. Pourtant, l’envie de faire des combinaisons entre les capacités des cartes est grande et les joueurs comprennent très vite que cet aspect, étant le cœur du jeu, se révèle indispensable pour accumuler de nombreux points de victoire. Mais, entre le hasard de la pioche et le nombre de cartes proposées, il sera difficile et long de se construire un moteur efficace. Du coup, le jeu perd peu à peu de son intérêt jusqu’à devenir répétitif et sans objectif vraiment visible et lisible. Pourtant, ECOS en a sous le capot. Et c’est pourquoi ma frustration et déception sont si grandes, car lorsque les combinaisons se réalisent enfin, le jeu devient redoutable et interactif. Il propose un aspect léger de conquête de territoires et beaucoup d’opportunisme à se servir de ce que les autres ont pu construire. ECOS devient alors plus « incisif », voire même « agressif » et tendu. Ainsi, il faut pouvoir continuer à engranger des points de victoire avec notre propre moteur tout en détruisant celui des autres. Cela peut prendre la forme d’attaques d’animaux vraiment jouissives, ou de constitutions de territoires plaisantes et enfin clairvoyantes. Tout devient alors bien plus intéressant et immersif. Une histoire prend enfin vie devant nos yeux. La « faune » et la « flore » deviennent palpables pour notre plus grand plaisir. Mais ces moments se faisant attendre, ECOS se prend un peu les pieds dans le tapis, en « copiant » une mécanique à l’origine « fun », pour en faire un jeu se voulant plus « joueur ». Le matériel, pourtant très agréable, n’arrive pas à compenser des erreurs d’édition qui rendent le jeu plus compliqué qu’il ne l’est. Malgré cela, ECOS reste plaisant pour faire une partie de temps en temps, à condition de na pas être impatient et réfractaire à l’importance du facteur « chance ».


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