Un Œil sur REDAC’ CHEF

Carte d’Identité

1-6 joueurs

10 ans

30 min

40 €

Septembre 2024

Exemplaire Presse

Auteur : Peter McPherson
Illustrateur : Ian O’Toole
Éditeur : Lucky Duck Games
Distributeur : Neoludis


Thématique
Esthétique
Complexité
Réflexion
Ambiance
Interactions
Variété

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Tuiles / Rapidité / Placement


Amateur

Une description rapide

Devenez le meilleur rédacteur en chef de Bourg -Chardon !

Une partie se déroule en trois manches, découpées en trois phases :
– Reportage. Simultanément, les joueurs récupèrent (d’une seule main) des tuiles (une par une) de la réserve commune pour les déposer devant eux, sur la table. Ils décident alors, soit de les conserver et de les placer sur leur Bureau, soit de les remettre dans la réserve face visible. Lorsqu’ils sont satisfaits du nombre de tuiles qu’ils possèdent sur leur Bureau, ils crient « Maquette ! » à haute voix afin de passer à l’étape suivante.
– Montage. Les joueurs agencent alors les tuiles qu’ils ont récupérées à l’étape précédente sur leur plateau « Une » personnel. Quelques règles de placement existent, notamment :
° Les tuiles doivent rester dans l’espace autorisé par la manche en cours.
° La Tribune doit recouvrir la case marquée d’une étoile.
° Les tuiles doivent être orientées correctement.
° Les Articles de même couleur ne peuvent pas être adjacents.
° Les Pubs ne peuvent pas être adjacentes.
° Les Photos ne peuvent pas être adjacentes.
Lorsque les rédacteurs ont terminé la mise en page, ils crient « Tirage ! » et prennent le plus petit jeton Bouclage encore disponible. Après ceci, il leur est impossible de changer quoi que ce soit sur leur Une.
– Calcul des points. Lorsque tous les joueurs ont récupéré un jeton Bouclage, ils calculent leurs points pour la manche en cours :
+ Les articles portent des points secs.
+ Les Photos rapportent des points selon le type des articles adjacents.
+ La tuile Tribune octroie des points selon condition.
+ Les joueurs comparent leur plus grande surface libre pour déterminer un bonus et un malus.
+ L’Humeur des articles doit être équilibré sous peine d’une pénalité.
+ Les pubs rapportent les recettes qu’elles affichent.
À la fin de chaque round, les joueurs choisissent une nouvelle Tribune dans l’ordre croissant de leur jeton Bouclage.

La partie s’achève à la fin de la troisième manche. Le joueur avec le moins de recettes publicitaires fait faillite et est éliminé. Le vainqueur est le joueur cumulant le plus de points parmi les joueurs restants.

Oui ou Non

  • Une direction artistique sublime
  • Un matériel de grande qualité
  • Un thème qui se prête parfaitement à la mécanique
  • Un jeu de placement de tuiles, sous pression temporelle, droit dans ses bottes
  • Un « scoring » apportant toute la subtilité du « gameplay »
  • Un casse tête à la difficulté bien dosée
  • L’humour disséminé dans les titres des articles, des photos ou des publicités
  • Un vrai divertissement mettant le plaisir au centre de l’expérience
  • Une variété entre partie assez faible qui en fait un jeu occasionnel plus que régulier
  • Des sensations solitaires

Mon Avis

Vous connaissez GALAXY TRUCKER ? Non, parce que REDAC’ CHEF fait indiscutablement penser à ce chef d’œuvre de Vladaa Chvatil. Certes, la thématique n’a rien à voir et le niveau d’exigence non plus, mais dans le fond, il lui colle à la peau.

REDAC’ CHEF propose du placement de tuiles sous contrainte temporelle. Lors de trois manches, les joueurs vont, dans un premier temps, tenter de trouver celles qui les intéressent parmi un tas au centre de la table. Puis, ils devront les agencer au mieux pour marquer des points. Chaque type de tuile « score » d’une manière spécifique. C’est tout. Le jeu va droit au but, sans prendre de détour et ce côté « franc du collier » lui est véritablement bénéfique.

Évidemment, devant autant de simplicité, c’est le décompte de points qui provoque quelques subtilités. C’est lui qui guide les participants vers la construction de leur Une de journal la plus efficiente. La thématique se prête d’ailleurs à merveille à l’exercice. Premièrement, elle se veut très originale et attirante. Deuxièmement, elle concrétise brillamment cette « course aux tuiles » en une course à l’information et à la diffusion.

La thématique concrétise brillamment cette « course aux tuiles » en une course à l’information et à la diffusion.

En plus d’un thème réellement parlant, RÉDAC’ CHEF bénéficie d’une direction artistique absolument magnifique. Les illustrations sont à la fois soignées et mignonnes. Elles rappellent d’ailleurs l’univers des Petits Malins, dessin animé japonais des années quatre-vingt. Les Bureaux accueillant les tuiles ajoutent encore un peu de sens aux actions des joueurs, qui incarnent plus vrai que nature des rédacteurs en chef d’un journal. Le matériel est d’une qualité indéniable. Tout est pensé pour garantir un plaisir de jeu sans faille.

Effectivement, le titre procure un plaisir fou. Passée l’angoisse du chronomètre, les participants se prennent au jeu et les minutes passent à une vitesse folle. Ce casse-tête propose une difficulté bien dosée. Là où GALAXY TRUCKER pouvait perdre certains joueurs avec de nombreuses petites règles oubliables et trop d’exceptions, REDAC’ CHEF reste droit dans ses bottes. Et même si les décomptes de points s’avèrent quelque peu laborieux au début, la logique de la proposition les rendent au final plutôt simples à maîtriser. L’exemple parlant est cet équilibre à trouver entre articles positifs et négatifs.

Malgré des interactions bien senties, notamment sur la lutte pour les revenus publicitaires ou sur la mise à disposition de tuiles, face visible, le jeu propose tout de même des sensations solitaires. Mais encore une fois, tout est question d’équilibre. Le fait d’avoir le nez presque exclusivement penché sur mon journal ne m’a paradoxalement pas du tout coupé du monde. Pourquoi ? Sans doute, car tous les participants se trouvent réunis dans cette courte et joyeuse galère.

Le décalage entre son côté sérieux en apparence et le divertissement qu’il propose est détonnant.

RÉDAC’ CHEF est une excellente surprise. Le décalage entre son côté sérieux en apparence et le divertissement qu’il propose est détonnant. Sa mécanique ne vous permettra pas de le sortir tous les jours, sous peine de vous en lasser certainement, mais il peut devenir un titre occasionnel absolument charmant. Nul doute qu’il fera son petit effet à chacune de ses parties.

Euphorisant ! ★★★★✯



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